Longtemps bénévole à la commission foot de la ligue Île-de-France, Jean-Claude Millet vient de prendre sa « retraite ». Portrait.
Ils ou elles sont parfois qualifié·es de « petites mains de la vie associative ». Dans les clubs, leurs rôles s’avèrent parfois astreignants (trésorier·ère, secrétaire général·e...), et, dans les commissions d’activités, ils/elles gèrent le quotidien en remplissant par exemple les bulletins ou les calendriers des championnats. Jean-Claude Millet (87 printemps) est un de ces militants du réel, une figure incontournable de la commission de football de la LIF (Ligue Île-de-France) FSGT, qu’il vient tout juste de quitter après plus de 50 ans de bons et loyaux services.
« Je n’étais forcément prédestiné à croiser la route de la fédération », confie celui qui est originaire de Haute-Savoie et devenu parisien d’adoption.
« En 1968, je travaillais comme comptable chez Otis [fabriquant d’ascenseurs et d’escalators] dans le Val-d’Oise. Cette année-là, le CE de la boite, à majorité CGT, lance deux équipes de foot dans le championnat FSGT. Chargé de les représenter au sein de la commission, je suis accueilli dans ses locaux parisiens par Raymond Sauvé, son secrétaire légendaire. »
Une première forme d’engagement bénévole se dessine immédiatement, en appui sur ses compétences professionnelles et son goût pour les petites tâches. « C’est un boulot de gestion », précise Jean-Claude.
« Je m’y rends une fois par semaine, tout en continuant de jouer dans une équipe d’Otis. »
Retrouver les militants chaque semaine
Commence alors pour Jean-Claude Millet une sorte d’itinérance liée aux diverses compétitions dont il s’occupe au sein des comités franciliens :
« J’atterris dans les années 1970 au comité de Seine-Saint-Denis, qui était alors hébergé dans un préfabriqué. J’y croise deux personnalités fortes : Tonio Serra et Jean Dhorne. »
Jean-Claude va ensuite se déplacer dans les Hauts-de-Seine, où il « rencontre Paul Derrien, un grand militant. Une coupe porte son nom aujourd’hui. » Jean-Claude Millet retourne enfin, dans les années 1980, du côté de Paris.
« J’ai ensuite fait une pause, il faut dire que le bénévolat peut peser », estime celui qui se veut discret sur sa vie personnelle. Mais il y revient malgré tout...
« C’était un plaisir de retrouver chaque semaine ces militants. »
Venant tout juste de quitter ses responsabilités au sein de la commission de la LIF, Jean-Claude a quelques inquiétudes :
« Auparavant, nous comptions beaucoup de clubs d’entreprise, avec des militants qui s’investissaient énormément. Mais le bénévolat devient compliqué, et les commissions souffrent de ne pouvoir se renouveler. Sans l’apport de salariés permanents, il est difficile de faire tourner les activités aujourd’hui. »
Mais notre homme reste optimiste. « Le foot à 11 a un avenir dans la FSGT », assure-t-il. À condition, peut-être, de repenser son organisation...
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