Le 6 novembre dernier, la pièce de théâtre Y’a vraiment de quoi devenir fou ! s’est tenue à Allonnes dans la Sarthe. Une œuvre originale dont les acteurs et les actrices étaient des membres… d’un club local omnisport FSGT ! Cette aventure particulière est le résultat de la rencontre et du travail commun entre une association sportive, un Centre social et une troupe de théâtre professionnelle. Petit retour sur cette belle histoire autour du couple « sport et culture »…
Peut-on parler de hasard ? D’une certaine façon, tous les astres étaient alignés pour que des licencié·es de la FSGT se retrouvent à participer à une pièce de théâtre le 6 novembre dernier dans la salle Jean Carmet d’Allonnes (Sarthe)…
Notre affaire débute au sein du très dynamique Club FSGT ville d’Allonnes qui propose de la marche nordique, du cyclisme, du badminton et de l’athlétisme. Dans ses rangs se trouve un certain Roger Leroy. Et quand il ne met pas ses chaussures de course, l’homme porte plusieurs autres casquettes. Il est notamment président du Centre social Gisèle Halimi de la ville sarthoise et metteur en scène amateur de théâtre.
Zohra Benmakhad, coordinatrice de projets au sein du Centre social raconte la suite :
« Tout est parti d’une blague ou plutôt d’un défi lancé lors d’un entraînement d’athlétisme il y a neuf mois. Roger a affectueusement provoqué ses camarades de piste en leur proposant de monter sur les planches. Mais ces derniers ne se sont pas dégonflés ! »
Une boutade qui va se transformer en une véritable pièce de théâtre, mobilisant de nombreuses personnes et offrant la possibilité à des secteurs associatifs très divers de conjuguer leurs talents. « C’était très enrichissant de mélanger sport et culture », assure Patricia Leproust, responsable de la section course à pied de l'association.
« Nous avons pu collaborer avec la troupe professionnelle " Théâtre en actes " qui vient du Mans et le Centre social de la commune que nous ne connaissions que trop peu. »
De février à novembre, tout le monde apporte sa petite pierre à l’édifice. Roger Leroy écrit une pièce intitulée Y’a vraiment de quoi devenir fou ! et « le Club FSGT fournit donc des acteurs et des actrices » souligne avec fierté Patricia.
La thématique était centrée sur la « folie », un choix surprenant, mais qui s’est finalement révélé très pertinent. La pièce est « composée de plusieurs saynètes qui trouvent leur source dans la déclinaison d’une expression employée avec banalité ou sérieux en fonction des situations », détaillait Zohra Benmakhad dans les colonnes de Ouest-France quelques jours avant le passage des coureur·ses sur les planches.
« Elle permet des perceptions différentes de l’approche de ce que nous appelons avec une certaine légèreté la folie, qui nourrissent notre imaginaire collectif ou individuel (...) La pièce permet d’aborder le rapport entre la psychologie et le fonctionnement social (et) tout aussi bien de traiter des raisons sérieuses que des raisons banales de la folie. »
230 spectateur·rices
Si la troupe Théâtre en actes a permis aux sportifs et aux sportives de disposer d’un lieu de répétition et mis son savoir-faire au service de ces acteur·rices néophytes, le Centre social Gisèle Halimi d’Allonnes a, pour sa part, pleinement joué son rôle de soutien dans la mise en place du projet. « Nous avons pu découvrir le fantastique boulot accompli par les dames de l’atelier couture qui ont réalisé des costumes splendides », note Patricia Leproust.
« Je songe par exemple a une superbe robe du 19e siècle pour la scène où une femme relit tous les jours une lettre d’amour. Et il ne faut pas non plus oublier le travail accompli pour les décors ! »
Toutes les saynètes ne sont pas en rapport avec le sport. Cependant, la première campe le dialogue entre des coureurs qui, à l’occasion d’une pause, disserte, presque philosophiquement, sur leur course. Une réflexion sur « après quoi on court » et finalement sur le sens de la pratique sportive.
Citons également la jolie reconstitution théâtrale du Le Radeau de la Méduse, célèbre tableau de 1819 réalisé par le peintre et lithographe romantique français Théodore Géricault, qui évoque le sort des réfugié·es débarquant ou mourant sur nos plages. « Un moment extrêmement fort et poignant », se souvient Zohra Benmakhad.
Les 230 personnes, dont beaucoup issues du réseau FSGT, qui ont assisté au spectacle le 6 novembre ont longuement applaudi la prestation des interprètes. De nombreux et de nombreuses autres spectateur·rices vont sûrement assister à la seconde représentation de la pièce qui est prévue pour le mois de mars…
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