top of page

Les grandes dates de la FSGT

Photo du rédacteur: Nicolas KssisNicolas Kssis
Ce mois-ci, la FSGT fête ses 90 ans ! À cette occasion, Sport et plein air a compilé les grandes dates de la fédération...

Décembre 1934, le congrès fondateur de la fédération se tient à Paris. © FSGT
 
1907 - La naissance du sport ouvrier en France 

Abraham Henri Kleynhoff fut le premier journaliste sportif de L’Humanité, le quotidien lancé en 1904 par Jean Jaurès. C’est dans les colonnes de son journal qu’il annonce, en novembre 1907, la création de l’Union sportive du Parti socialiste. Edmond Pépin, futur coprésident de la FSGT, déroulait, en 1938, ses souvenirs de cette période dans Sport, la revue de la toute jeune fédération :

« Par la voix du journal, des matchs étaient demandés aux socialistes et sympathisants adhérents aux formations bourgeoises. Ce fut donc très naturellement qu’un soir, nous nous retrouvâmes autour de Kleynhoff, venant lui offrir quelques équipes à rencontrer. »

Par la suite, les clubs se multiplièrent en région parisienne, mais également dans le Nord, l’Aube et le Sud-Ouest, entraînant la naissance de la FSAS (Fédération sportive athlétique socialiste) le 1er janvier 1909.   


1923 - La scission du sport ouvrier 

En 1923, après s’être vainement tenu à l’écart de la division du PS puis de la CGT, le sport ouvrier est à son tour rattrapé par la rupture entre socialistes et communistes. Le 22 juillet, le congrès national de la FST (Fédération sportive du travail), qui succéda à la FSAS en 1919, se tient à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et se solde par une scission. Le divorce se focalisa évidemment sur l’affiliation internationale. La fraction « révolutionnaire », désormais majoritaire, rejoignit l’Internationale rouge des sports, fondée en juillet 1921 dans la continuité de l’Internationale communiste (ou Komintern). Les partisan·es de l’Union internationale d’éducation physique et sportive du travail, socialistes, choisirent de fonder l’Union des sociétés sportives et gymniques du travail (USSGT). 

 

1934 - La naissance de la FSGT 

La FSGT voit le jour le 24 décembre 1934 à Paris. La FST et l’USSGT, autrefois ennemies, décidèrent de fusionner « devant les menaces fascistes et les dangers de guerre ». Cette volonté fonde les valeurs premières de la FSGT dans le rejet du racisme et de l’extrême-droite, la solidarité avec les victimes de l’injustice sociale et des persécutions politiques, ainsi que la défense des intérêts sportifs du monde du travail. La fédération inspira ensuite, avec son programme « Pour une jeunesse saine, forte et joyeuse », les efforts en faveur des loisirs populaires menés par le sous-secrétaire aux sports Léo Lagrange au sein du Front populaire. La jeune FSGT connaît un impressionnant envol et multiplie par quatre le nombre de ses adhérent·es (120 000 en 1938). 

 

1936 - L’Olympiade populaire de Barcelone 

En ce 17 juillet 1936, une partie de la délégation française pour l’Olimpiada Popular, prévue quelques jours plus tard à Barcelone, part de Paris. Cet événement s’inscrit dans la continuité du mouvement de boycott des Jeux olympiques de 1936 organisés à Berlin, jeux de la honte au service du racisme et de l’antisémitisme du régime nazi. En appui sur une proposition venue de Catalogne, l’ensemble des forces progressistes dans le sport se lancent dans la tenue d’une olympiade porteuse de valeurs universelles et ouverte à tous les niveaux de pratique. Plus de 6 000 athlètes, réparti·es dans 23 délégations, sont attendu·es. Mais les jeux n’auront pas lieu. La veille de leur ouverture, le putsch militaire de Franco éclate contre la jeune République espagnole. Au cœur même de Barcelone, l’heure des armes a sonné. 

 

1943 - L’assassinat d'Auguste Delaune 

Ancien secrétaire général de la FSGT et militant du PCF à la carrure imposante, Auguste Delaune, fut interné à Châteaubriant (Loire-Atlantique) au début de l'Occupation. Il s’en évade le 21 novembre 1941 et devient ensuite un des principaux animateurs de Sport libre, un réseau de résistance et un journal qui portent le fer de la contestation contre Vichy et sa politique sportive. Première épouse de Delaune, et elle aussi sportive rouge, Lise London racontera dans ses mémoires une rencontre fortuite avec son ancien mari au début de l’été 1942 :

« Le hasard voulut que nous nous trouvions au même moment dans le hall de la gare du Nord, où j’avais rendez-vous avec des responsables de nos comités féminins de la résistance de Seine-et-Oise. Lui aussi attendait quelqu’un, nous avons échangé un regard, mais, appliquant les lois de l’illégalité, nous nous sommes ignorés au cas où l’un de nous aurait été filé. »

Cette rencontre fut leur dernière. De nouveau arrêté par la police française, l'ancien champion de cross décède en septembre 1943 après avoir été torturé à mort par la Gestapo.    

 

1950 - Une nouvelle scission 

1949 ; le monde se divise entre un camp occidental derrière les USA et un bloc socialiste sous domination soviétique. La FSGT, fille du mouvement ouvrier, se retrouve en première ligne. En son sein, le fossé se creuse de nouveau entre socialistes et communistes. Le 1er décembre 1949, sa commission exécutive vote l’envoi d’un cadeau au « camarade Staline » à l’occasion de ses 70 ans. Le texte qui accompagne le présent déborde largement le cadre de la mémoire de la lutte contre le nazisme. La FSGT s’engage en effet à « dénoncer sans relâche les mensonges diffusés chaque jour par une presse aux ordres des fauteurs de guerre ». La scission qui couvait devient alors inévitable. En 1950, certains socialistes partent fonder l'Union sportive travailliste, aujourd’hui Fédération française du sport travailliste, et d’autres rallient l'Union française des œuvres laïques d'éducation physique, puis la Fédération Léo Lagrange, lancée par le jeune Pierre Mauroy. 

 

1953 - Le premier numéro de Sport et plein air 

En 1953 ; c'est la création de Sport et plein air. « Ce n’est pas une naissance que nous avons à fêter aujourd’hui, car Sport et plein air n’est que la suite logique de la longue série de numéros de La Vie de la FSGT parus depuis la Libération », expliquait Raoul Gattegno, futur président de la fédération, dans le premier numéro. Progressivement, l’outil se transforme. D’abord en changeant de format, pour se rapprocher de celui des magazines hebdomadaires ou mensuels, puis, au cours des années 1970, en s’ouvrant à des thématiques allant au-delà des seules affaires FSGT.  

 

1955 - Le mur d'escalade à la Fête de L'Humanité 

En 1955, un mur d’escalade est installé par la FSGT lors de la Fête de L’Humanité. Il s’agit du début de la grande aventure des structures artificielles, qui vont servir de support au développement des clubs de grimpe de la fédération, surtout à partir des années 1980. Des clubs centrés sur la vie associative et la diffusion de la pratique auprès d’un large public, un paradoxe pour cette discipline issue de l’alpinisme qui semblait condamnée à rester élitiste. La belle aventure de la grimpe populaire naît de la volonté de faire venir, selon l’expression de l’époque, les montagnes dans les villes. Aujourd’hui l’escalade est devenue une discipline olympique. Son succès, y compris médiatique et commercial, ne cesse de grandir. La FSGT continue de jouer un rôle non négligeable dans la démocratisation d’une grimpe urbaine, notamment en insistant sur la possibilité de devenir autonome le plus rapidement possible. 

 

1961 - Le rétablissement de la subvention nationale 

La subvention nationale de la FSGT avait été retirée en 1952, sanctionnant une organisation considérée comme « rouge ». Une injustice de traitement que la fédération n’avait cessé de combattre. Et le combat fut long, quasiment une décennie. La FSGT ne la récupère qu’en 1961, mais a minima. Une faible reconnaissance financière de l’État que la fédération travailliste juge discriminatoire, comme on pouvait le lire dans Sport et plein air en décembre 1963 :

« Le Conseil d’Etat a, il y a deux ans, décidé que cette subvention devait être rétablie. Là-dessus, M. Herzog [secrétaire d'État aux sports sous de Gaulle] attribua à l’une des plus importantes et des plus actives fédérations françaises une subvention annuelle de... 5 000 francs Giscard. Vous avez bien lu : 500 000 anciens francs par an pour 110 000 adhérents. Moins d’une ancienne “thune” par sportif ! » 

 

1966-1980 - Les stages Maurice Baquet 

Le sport ouvrier a toujours porté une attention particulière à la pratique des enfants. Une dynamique que son héritière, la FSGT, amplifiera à partir des années 1960, et jusqu’en 1980, dans le cadre des stages Maurice Baquet, en appui sur une colonie de vacances à Sète. Espaces de pratiques, de croisements d’expériences et d’analyses, ils déboucheront sur une conception du sport de l’enfant centrée sur ses besoins et ses capacités propres. Les professeur·es d'EPS en tirèrent de nombreux enseignements pour leur pédagogie, et, au sein de la fédération, cette petite révolution infusera avec la création des premières sections enfants multisports.     

 

1968 - Mai 68 & le FA7

Mai 68 a répandu un souffle de liberté qui décoiffa le monde très conservateur du ballon rond. C'est justement à cette occasion que débute la grande histoire du FA7 (football autoarbitré à 7). Du côté de la Seine-Saint-Denis, dans les usines occupées, les ouvriers cherchent en effet à se distraire. Le secrétaire général du Club municipal d’Aubervilliers, Jo Dauchy (à droite en bleu ci-dessus), lance alors l’idée d’un challenge de foot entre des équipes de grévistes. Une fois le travail repris, un critérium se tient en juin 1969 à Aubervilliers. Devant l’affluence, il est décidé de couper le terrain en deux dans le sens de la largeur, de simplifier les règles, de réduire les équipes à 7 et d’instaurer l’autoarbitrage. Durant la même période, du côté d’Aubenas, en Ardèche, on se met aussi à jouer au FA7 à l’initiative de Marcel Chabrol, ancien résistant et militant communiste respecté. L’idée prend corps avec le soutien de Norbert Atsgen, jeune syndicaliste arrivé de Belgique. Un championnat se met en place, hors fédération. Ils finiront par rejoindre la FSGT…   


1975 - Le premier critérium de lutte féminine 

Savez-vous que, sans la FSGT, les femmes n’auraient jamais pu arriver sur les tapis de lutte ? En effet, dès 1969, la lutte féminine est intégrée au sein de stages fédéraux, et des lutteuses commencent à s’entraîner dans les clubs de la fédération l’année suivante. En 1975, un premier critérium féminin a lieu. La Fédération française de lutte ne commencera à accepter les femmes qu’au début des années 1980, et elles seront enfin admises dans le programme olympique en 2004. Ce n’était pas la première fois que la FSGT s’avérait pionnière. En judo, dès 1964, les féminines sont présentes dans ses compétitions, et, en 1972, la toute jeune Catherine Pierre gagne le premier titre fédéral. La fédération délégataire n’organisera son premier championnat de France féminin qu’en 1976...   

 

1982 - Le seul match de football France/Palestine

 

2 mai 1982. Une équipe de football portant un maillot siglé Palestine pénètre sur la pelouse du stade de Vigneux (Essonne). Il s’agit de l’équipe nationale palestinienne, composée de joueurs issus des camps de réfugiés du Liban et de Syrie, qui s’apprête à rencontrer une sélection de la FSGT. Quelques mois auparavant, la fédération a établi des relations avec le sport palestinien, et ce match marque le début d’une coopération qui se poursuit encore aujourd’hui. Le slogan de l’époque, « Pour la reconnaissance du sport palestinien », n’a malheureusement rien perdu de sa terrible actualité tant la Palestine est la grande sacrifiée de la realpolitik internationale. 


1998 - La caravane du sport populaire 

 

En 1998, la FSGT ne pouvait ignorer l’organisation de la Coupe du monde de football masculin de la Fifa en France. Elle décida donc de proposer une Caravane du sport populaire pour mettre en lumière sa spécificité dans l’Hexagone. Le 24 mai 1998, Le Parisien publiait un reportage à l’occasion de l’étape en Seine-Saint-Denis. « Dans quelques semaines, le Mondial consacrera le sport professionnel de haut niveau », pouvait-on lire dedans. 

« La FSGT, qui organise toute l´année des compétitions dans le département, a quant à elle célébré ce week-end les vertus du sport de masse et amateur. Deux jours durant, le stade Auguste-Delaune de Saint-Denis, transformé en une véritable “cité du sport”, a accueilli de multiples animations autour d´un thème : “tout le monde peut jouer”. » 

 

2024 - La FSGT au Club France des JOP

Installé au parc de La Villette, dans le nord de la capitale, pendant toute la durée des JO de Paris 2024, le Club France a été un des lieux où la liesse populaire et l’engouement pour le sport se sont le plus manifestés. Permettant aux supporter·rices français·es de se regrouper afin d’encourager et de célébrer leurs athlètes, cet endroit avait également été pensé pour que les fédérations puissent initier le public à différentes disciplines. Les 4, 8 et 9 août, la FSGT, représentée par la ligue Île-de-France et plusieurs comités franciliens, a donc fait découvrir la marche nordique, le volley-ball, le walking-foot, le parkour ou encore le street workout à de nombreuses personnes et organisé des espaces petite enfance et sport-santé. Un mois plus tard, la fédération revenait au Club France ! Du 4 au 8 septembre, au beau milieu des Jeux paralympiques, son EFT pratiques partagées handi-valides a en effet permis au public présent de s’initier à différentes activités partagées. En rappelant concrètement l’importance du sport associatif dans la réussite de Paris 2024, la FSGT a ainsi contribué à son succès... 

Commenti


I commenti sono stati disattivati.
bottom of page