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Surpoids : que penser de l'IMC ? 

Photo du rédacteur: La rédaction La rédaction

Dernière mise à jour : 5 déc. 2024

S’il est toujours très utilisé pour évaluer le surpoids chez les adultes, l’IMC fait encore débat aujourd’hui…     

© Paul Burckel  

Selon l’OMS, 2,5 milliards d’adultes sont actuellement en surpoids sur la planète. Quant au nombre de personnes âgées de plus de 18 ans en situation d’obésité, il a doublé depuis 1990… Pour produire ces chiffres, l’Organisation mondiale de la santé s’est fiée à un indice désormais bien connu par le grand public : l’IMC, pour « indice de masse corporelle ».   


Pour calculer l’IMC d’un·e adulte, on divise son poids par le carré de sa taille (poids (kg)/taille² (m²)). Inventée au 19e siècle par Adolphe Quetelet, un savant belge ne travaillant pas du tout sur les questions de surpoids, cette formule est revenue sur le devant de la scène en 1972. Cette année-là, « un professeur de physiologie qui effectuait des recherches sur l'obésité, Ancel Keys, publie les résultats d'une étude qui avait porté sur plus de 7 400 hommes dans cinq pays différents », apprenait-on dans un article de Slate paru en 2009.

« Keys avait appliqué à chacun toutes les différentes équations basées sur la taille et le poids et comparé les résultats obtenus à l’indice de masse grasse calculé d'une manière plus directe. Et c'est la formule de Quetelet qui s'est révélée être la meilleure. Keys a alors rebaptisé celle-ci "indice de masse corporelle". »  

Aujourd’hui, l’OMS considère que les femmes ou les hommes avec un IMC situé entre 18,5 et 25 ont une corpulence normale et que celles et ceux dont l’indice de masse corporelle dépasse 25 sont en surpoids. Enfin, si leur indice atteint les 30, 35 ou 40, on parlera d’obésité modérée, sévère ou morbide.   

 

Un outil critiqué  

 

Cependant, l’IMC est de plus en plus remis en question. En effet, l’indice de masse corporelle ne permet pas de localiser précisément les zones du corps où sont situées les masses graisseuses. Or ce sont surtout celles se trouvant au niveau abdominal qui augmentent les risques cardiovasculaires…   


La formule de l’IMC ne prend pas non plus en compte les différences de masses osseuses. Ainsi, une personne avec un squelette plus lourd que la normale, celui-ci pouvant représenter jusqu’à 20% du poids corporel total, peut être considérée comme en surpoids sans qu’elle ne le soit réellement. Et n’oublions pas les déséquilibres hormonaux. Consécutive au début du cycle menstruel, une rétention d’eau est par exemple susceptible d’entraîner une prise de poids transitoire chez les femmes.   


Mais ce qui intéressera sans doute le plus les amatrices et amateurs de sport que sont les lecteur·rices de Sport et plein air, c’est que l’indice de masse corporelle ne fait pas non plus la différence entre la graisse et le muscle… « Or les muscles pèsent plus lourd que la graisse », précisait le diététicien Pierre Thomas dans un article de Top Santé paru en 2021.

« Si les vôtres sont très développés, votre IMC sera donc plus haut que ce qu'il devrait. »   

 

L’importance des sensations  

 

L’indice de masse corporelle serait-il donc devenu totalement obsolète ? S’il est évidemment critiquable, l’IMC reste cependant un très bon moyen pour évaluer un possible surpoids chez les adultes. « C'est une donnée intéressante en médecine générale, parce qu'elle permet d'avoir une indication sur votre état de santé », confirmait le diététicien Pierre Thomas dans Top Santé. « En 2019, un IMC supérieur à la valeur optimale était à l’origine de cinq millions de décès dus à des maladies non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, les cancers, les troubles neurologiques, les maladies respiratoires chroniques et les troubles digestifs », rappelle l’OMS.  


En revanche, si vous êtes un·e sportif·ve qui réalise plusieurs heures d’activité physique par semaine ou des disciplines développant les muscles, d’autres outils peuvent être utilisés à la place ou en complément de l’indice de masse corporelle : l’indémodable tour de taille (jugé trop élevé s’il dépasse les 80 cm chez la femme et les 94 chez l’homme) ou l’impédancemètre. « Cet appareil, qui fonctionne comme une balance, calcule le poids total, ainsi que le pourcentage de masse graisseuse, de masse musculaire, d’eau dans le corps, ainsi que le poids du squelette », explique la diététicienne Victoire Diers dans un article de Conseil Sport, un média appartenant à la marque Decathlon.

« Cela nous permet d’avoir des données un peu plus détaillées et de nuancer l’IMC. »  

Le poids de forme d’une ou d’un sportif·ve n’est donc pas fixé par l’indice de masse corporelle, mais par ses sensations. « Un poids de forme est un poids dans lequel une personne se sent bien physiquement et moralement », confirme Victoire Diers. Si vous vous posez néanmoins des questions au sujet de votre IMC et d’un éventuel surpoids, prendre rendez-vous avec un professionnel de santé vous aidera peut-être à y voir plus clair. Et à ne pas paniquer… 


 

 

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