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« Trois années particulièrement animées ! »

Photo du rédacteur: La rédaction La rédaction
Ancien·nes coprésident·es de la FSGT, Emmanuelle Bonnet Ouladj et Gérard Dizet reviennent sur leur second mandat (2021-2024)…    

 Gérard et Emmanuelle entourent Céline et Antonio lors de l'AG 2024... © Nicolas Gérard 

 

Débutée en 2021, votre seconde mandature a été fortement impactée par la crise du Covid-19… Que retenez-vous de cette période ?  

 

Emmanuelle Bonnet Oulaldj : Cette crise a rappelé à quel point le lien social et l’activité physique sont indispensables à la survie de l’être humain. Les associations sportives ont montré qu’elles sont d’intérêt public, et c’est pourquoi la FSGT s’est battue pour que le sport amateur puisse reprendre le plus vite possible.  

 

Gérard Dizet : De cette période, nous retenons également beaucoup de solidarité, de résilience, d’envie de faire et de ne pas laisser les clubs isolés. Si de nouvelles formes de pratique et d’organisation nées lors de la crise du Covid-19 continuent d’exister aujourd’hui, c’est grâce à la volonté, à l’ingéniosité et à la ténacité des militant·es FSGT et des salarié·es du siège fédéral.  

 

Emmanuelle Bonnet Oulaldj : Enfin, nous gardons évidemment en mémoire les adhérent·es de la fédération qui nous ont quittés. Le premier dont on a eu connaissance n'avait pas 40 ans…  


Avez-vous eu peur pour l’avenir de la FSGT ?   

 

Gérard Dizet : Les effectifs de tout le mouvement sportif se sont érodés pendant la crise du Covid-19, mais nous n’avons pas eu de grosses craintes. Grâce à la volonté de ses responsables et de ses militant·es, la FSGT a toujours su se remettre des moments difficiles.  

 

Emmanuelle Bonnet Oulaldj : Même si la vie associative a été affaiblie, l'ensemble de la fédération a été à la hauteur. Il faut également souligner le soutien de l’État pour les structures employeuses et celui du CNOSF et de l’Agence nationale du sport. Ce qui a permis à la FSGT et à un certain nombre de ses comités de tenir. Précisons en revanche que les clubs 100% bénévoles ont été moins aidés. Nombreux sont ceux à avoir souffert...   

 

La FSGT est-elle définitivement sortie de cette crise ?   

 

Emmanuelle Bonnet Oulaldj : Nous pensons que oui. Cette saison, la FSGT devrait enfin retrouver le nombre d’adhérent·es qu’elle possédait en 2020. Mais la pandémie nous a aussi questionné·es sur le modèle économique de la fédération. Environ 20 % de son budget dépend de la subvention de l’État et le reste provient de ses ressources propres, c’est-à-dire des cotisations. Or, nous l’avons vu, ces moyens financiers peuvent être très vite fragilisés… La FSGT doit donc davantage diversifier ses ressources, tout en garantissant son autonomie et son indépendance.  

 
Votre second mandat a également été marquée par les deux candidatures, en 2021 et 2023, d’Emmanuelle à la présidence du CNOSF…    

 

Gérard Dizet : Cela a été une grande aventure ! La première candidature d’Emmanuelle est née à la suite de celle de la FSGT pour obtenir la délégation du MMA amateur en France, et les campagnes ont permis de montrer que la fédération et ses dirigeants avaient les capacités d’assumer des responsabilités importantes.   

 

Emmanuelle Bonnet Oulaldj : Lors de notre première candidature, nous étions toujours en pleine crise du Covid-19. Il y avait donc un besoin de réaffirmer le rôle des clubs et de plaider pour un mouvement sportif plus inclusif. Cette candidature et la suivante, décidée après la démission soudaine de la présidente du CNOSF, ont également rendu visible les spécificités des fédérations affinitaires et créé du débat sur la place et le modèle du sport en France. Nous avons pu démontrer que les activités physiques et sportives ne sont pas déconnectées des enjeux politiques et sociaux et qu’elles ne portent pas de valeurs positives intrinsèques. Tout dépend en effet des contenus proposés, élitistes ou à destination du plus grand nombre, et c’est évidemment cette seconde option qui a été défendue lors de nos campagnes. Avec 17 % des voix en 2021 et 20 % en 2023, les résultats ont été plus que satisfaisants, et j’ai été élue au conseil d’administration du CNOSF.  


En mars 2022, la FSGT a accueilli sa toute première DTN (directrice technique nationale). Pouvez-vous revenir sur cet événement ?     

 

Emmanuelle Bonnet Oulaldj : En dix ans, le nombre de conseillers et conseillères techniques sportifs placé·es auprès de la fédération a été divisé par deux. Mais juste après notre première candidature à la présidence du CNOSF, le ministère des sports nous a informé·es qu’un poste de DTN allait être attribué à la FSGT, ce qui n’était jamais arrivé !   

 

Cette mandature a également été particulièrement animée au niveau politique, n’est-ce pas ?   

 

Emmanuelle Bonnet Oulaldj : Oui, comme le précédent. Rappelant régulièrement qu’il ne peut y avoir de sport pour tou·tes dans une société qui n’est pas pour tou·tes, la FSGT a par exemple dénoncé la Loi immigration 2023 qui stigmatise des personnes dont la contribution au sport et à la vie associative est pourtant colossale... Elle est toujours très fière de rappeler que sa licence est le premier papier d’identité de certains immigrés et que plusieurs de ses clubs et de ses comités mènent des actions de solidarité avec les réfugiés. En 2022, le Rassemblement national a de nouveau accédé au second tour de l’élection présidentielle. Issue de l’union du mouvement ouvrier pour lutter contre la montée du fascisme, la FSGT ne pouvait rester silencieuse face à ce danger, et elle a appelé ses adhérentes et adhérents à faire barrage à l’extrême droite. La fédération s’est également engagée contre la dernière réforme des retraites qui a repoussé l’âge de départ à 64 ans. Le temps libéré en bonne santé étant un enjeu essentiel pour la vie associative, nous avons battu le pavé à chaque manifestation nationale.   

 

Enfin, souhaitez-vous adresser un mot à Céline Machado et Antonio Fonseca qui viennent de devenir coprésident·es de la FSGT ?  

 

Emmanuelle Bonnet Oulaldj : Cela fait déjà six mois que Céline et Antonio animent une nouvelle direction fédérale collégiale. Leurs défis sont nombreux, mais nous avons totalement confiance en eux.    

 

Gérard Dizet : Céline et Antonio vont mettre en œuvre les décisions prises avec l’ensemble des forces militantes de la fédération lors de la dernière assemblée générale. Je leur souhaite plein succès. 

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