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À la découverte du Street Workout


Aussi appelée Calisthénie, le Street Workout est une discipline en plein essor . Interview d’Antoine Lambert, président de l’association Villette Workout et pratiquant.


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Comment définiriez-vous le Street Workout ?


Né dans les années 80/90, le Street Workout est une discipline sportive accessible à toutes et à tous. Aussi appelée Calisthénie, elle permet de se muscler grâce au poids de son propre corps, à travers des mouvements emblématiques comme les pompes, les tractions ou encore les dips. Depuis plusieurs années, le Street Workout s’est diversifié en plusieurs spécialités, comme le Street Lifting, le Freestyle ou encore les Sets and Reps.


Cette discipline est née dans les parcs publics, à la fois aux États-Unis et en Russie, où les jeux et agrès étaient utilisés pour réaliser des mouvements de plus en plus sophistiqués. L’apparition d’Internet a ensuite joué un rôle clé : les figures se sont popularisées grâce aux vidéos partagées en ligne. Ces démonstrations, toujours plus techniques, ont inspiré des communautés dans le monde entier.

 

En quoi le street workout se distingue-t-il des autres formes de musculation ou de gymnastique ?

 

La grande différence, c’est que le Street Workout se pratique surtout en extérieur, souvent dans un parc. Cela en fait une activité gratuite, accessible à toutes et à tous, et qui favorise les rencontres spontanées entre pratiquant·e·s. L’entraide est une valeur centrale : on s’apprend mutuellement, on progresse ensemble.


L’essor du Street Workout vient justement de sa simplicité et de son adaptation à l’environnement. 

 

Faut-il déjà avoir une bonne condition physique pour se lancer ?

 

Tout le monde peut s’y mettre ! La régularité permet une progression quasi certaine. On commence avec son poids du corps et on adapte les exercices à son niveau. L’idée est d’évoluer pas à pas, de renforcer les muscles essentiels du quotidien, sans pression. Et surtout, pas d’excuse : on peut pratiquer partout, que ce soit chez soi ou dehors.

 

Quels sont les mouvements ou figures qui symbolisent le plus le street workout ?

 

Le muscle-up est sans doute le plus mythique : une traction qui se termine bras tendus au-dessus de la barre ou des anneaux. Beaucoup le considèrent comme un objectif. Mais il y a aussi les pompes, les dips, les tractions simples… Ce sont les bases qui ouvrent ensuite la porte aux figures plus complexes.


Une barre de traction ou deux barres parallèles suffisent pour travailler la majorité des mouvements. L’essor du Street Workout vient justement de sa simplicité et de son adaptation à l’environnement. De plus en plus de municipalités installent des espaces dédiés avec des agrès adaptés, afin de permettre à tout le monde de pratiquer gratuitement.

 

Au-delà de l’entraînement individuel, quelle place occupent les compétitions et rencontres collectives ?


Elles occupent une place de plus en plus importante. Les compétitions mettent en valeur les athlètes, mais elles servent aussi de moteur de motivation. L’objectif n’est pas seulement de se mesurer aux autres, mais aussi à soi-même. Et ce qui est beau, c’est que l’esprit reste solidaire : les adversaires d’un jour deviennent très souvent des partenaires d’entraînement.

 

Y a-t-il un esprit particulier ou des valeurs propres à la communauté ?

Absolument. Le fait de pratiquer dans des lieux ouverts et gratuits crée une ambiance unique. On se salue, on partage ses conseils, on s’encourage. Les réseaux sociaux amplifient cette dynamique : des rassemblements et des entraînements collectifs gratuits sont régulièrement organisés. Respect et humilité sont deux valeurs fondamentales. Et à force de se retrouver sur les mêmes lieux, des liens forts se créent, parfois de vraies amitiés.

 

Une fédération comme la FSGT s’y intéresse désormais. Pourquoi est-ce important pour la discipline ?

 

Le Street Workout est encore jeune et n’a pas obtenu de reconnaissance officielle du ministère de la Jeunesse et des Sports. Les moyens financiers manquent, et le bénévolat est encore la norme. Mais une fédération peut l’aider à se structurer, et inversement, ce sport peut enrichir une fédération. La FSGT, par exemple, s’y est intéressée à travers sa CFA Omniforce, car il existe de nombreux points communs avec d’autres disciplines liées à la musculation. C’est une opportunité de rassembler et de partager les valeurs du sport et de l’éducation populaire.

 

Concrètement, comment les clubs peuvent-ils intégrer le street workout à leurs activités ?

Antoine : Par essence, le Street Workout se pratique partout. Il peut donc être facilement intégré comme complément à d’autres sports : escalade, musculation, athlétisme, football… La maîtrise de son propre corps est essentielle dans beaucoup de disciplines. Et même quand les infrastructures sont fermées, en été par exemple, il reste possible de continuer à s’entraîner dehors ou en vacances avec des mouvements simples.

 

Pour finir, comment voyez-vous l’avenir du street workout en France ?

 

L’avenir du Street Workout  institutionnel dépendra de sa capacité à se structurer et à fédérer ses acteurs. Plus l’investissement collectif sera important, plus le sport gagnera en reconnaissance. Les 11 et 12 octobre prochains, plusieurs lieux en France accueilleront la troisième édition de la rencontre Max Rep. Ce sera un moment collectif, où clubs affiliés et non affiliés se retrouveront pour promouvoir une idée simple : il en faut peu pour… faire du sport !

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