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Amélie Oudéa-Castéra | « Les fédés affinitaires enrichissent notre modèle sportif »

En mai dernier, Amélie Oudéa-Castéra a été nommée ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Alors que le président de la République veut faire de la France une « nation sportive », cette ancienne Directrice générale de la Fédération française de tennis se retrouve déjà avec des dossiers lourds et compliqués sur la table… Elle a néanmoins pris le temps de répondre à quelques questions de Sport et plein air.

© Ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques

Entre la situation au CNOSF et à la FFF, le sport français semble traverser une crise de gouvernance. Êtes-vous d’accord avec ce constat ?

Amélie Oudéa-Castéra : Parler de crise de la gouvernance du sport français me semble, pour plusieurs raisons, quelque peu excessif. Aujourd’hui, avec, d’une part, la Coupe du monde de football qui a démarré, et, d’autre part, les Jeux olympiques et paralympiques [JOP], que la France accueillera dans dix-huit mois, nous traversons effectivement une période très intense. D’autant que ces compétitions, qui sont les deux plus grands événements sportifs planétaires, rappelons-le, font aujourd’hui l’objet - et c’est heureux ! - d’une demande d’exemplarité de plus en plus élevée de la part de nos concitoyens. Face aux zones de turbulences que tout cela favorise, chacun, dans le rôle qui est le sien, doit garder la tête froide. Pour ma part, en tant que ministre, mon cap est très clair : préserver l’intérêt supérieur du sport français afin de permettre à nos équipes de se concentrer au maximum sur leur défi sportif. Distinguons donc ce qui relève de problématiques structurelles qui me semblent, en l’état, plutôt limitées et qui nous mobilisent déjà, ne serait-ce que pour en tirer toutes les leçons, et les difficultés personnelles pour lesquelles la Justice agit actuellement dans la plus totale transparence et dont je continuerai de tirer l’ensemble des conclusions qui doivent l’être. D’autant qu’au-delà de ces situations, qui concernent principalement des institutions très exposées médiatiquement, le sport français dans son ensemble montre en ce moment un très beau visage. Avec les magnifiques victoires remportées par nos équipes, que ce soit en rugby, handball, cyclisme, escrime, natation et tant d’autres, nous avons de nombreuses raisons de nous réjouir et, disons-le, d’être raisonnablement optimistes dans la perspective des Jeux de Paris 2024…


Estimez-vous que le budget des Sports est à la hauteur des enjeux ?

Amélie Oudéa-Castéra : Cette année, le budget des Sports (qui doit encore être définitivement adopté) consacre en effet un engagement très fort, et même historique, de l’État en faveur de nos politiques sportives. Et pour cause, avec une progression de 1,8 %, il atteint le niveau inédit de 1,113 milliard d’euros. Hors crédits prévus pour la préparation des Jeux olympiques et paralympiques, le budget du ministère est même en progression de 2,6 %, avec un niveau inédit de 818 M€. L’organisation des Jeux constitue, pour notre pays, une opportunité historique de donner enfin au sport la place qu’il mérite dans notre société. Voilà pourquoi, sous l’impulsion du président de la République, le gouvernement est d’ores et déjà à pied d’œuvre pour multiplier sa capacité d’impact positif pour la jeunesse, la santé et le bien-être de nos concitoyens ou l’inclusion sociale de toutes et tous. Cette volonté s’exprime dès à présent dans l’héritage des JOP, dont la construction nous mobilise déjà. Je pense bien sûr à l’héritage matériel, à travers les investissements publics réalisés, par exemple en Seine-Saint-Denis, ou à travers la montée en puissance du plan 5 000 terrains de sport. Cet héritage sera également immatériel, avec notamment la généralisation des 30 minutes d’activité physique quotidiennes pour les 6,5 millions d’élèves dans près de 50 000 écoles primaires dès cette rentrée ou encore la consolidation du Pass’Sport pour les plus de 6 millions de bénéficiaires.


Comment considérez-vous les fédérations affinitaires ?

Amélie Oudéa-Castéra : Le mouvement sportif affinitaire est un acteur historique de notre modèle français, mais aussi, je tiens à le souligner, du « faire Nation ». Les fédérations affinitaires ont en effet cette capacité unique de mettre le sport et ses valeurs, dans toute leur diversité, au cœur du fonctionnement de notre société. En retour, elles contribuent également à enrichir notre modèle sportif, que ce soit à travers les valeurs sociales et sociétales qui leurs sont propres, les passerelles qu’elles construisent avec la culture et les arts, ou encore celles qu’elles pourraient encore développer avec les fédérations délégataires. D’autant que, grâce à la vitalité de leurs structures présentes dans tous les territoires et notamment les territoires ruraux, elles disposent pour ce faire d’une force de frappe indéniable. Comme ministre, je souhaite donc que les fédérations affinitaires demeurent les partenaires engagés et exigeants qu’elles sont aujourd’hui, pour que, dans les mois et les années à venir, le sport puisse effectivement prendre toute sa place dans notre société et, même, dans notre vie quotidienne.

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