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Arthrose l Le sport comme allié !

Dernière mise à jour : 16 févr.

C’est bien connu : les activités physiques et sportives sont parfois la cause de l’arthrose, cette maladie articulaire touchant dix millions de personnes en France. Pourtant, un sport pratiqué dans de bonnes conditions peut prévenir cette pathologie et même la traiter !

Le walking foot permet à des personnes touchées par de l’arthrose de poursuivre leur passion… © Jérémy Deumié

Afin de sensibiliser le grand public à certaines pathologies et d’encourager la recherche pour (mieux) les soigner, des fondations et des associations organisent régulièrement des « journées mondiales » et celle consacrée à l’arthrose aura lieu le 17 septembre prochain…

L’arthrose est la « maladie articulaire la plus répandue », explique l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Touchant dix millions de Français·es, elle se caractérise par une destruction du cartilage, ce tissu qui doit faciliter le glissement entre les différentes surfaces osseuses d’une articulation lors d’un mouvement, une inflammation de la membrane synoviale, chargée de produire le lubrifiant indispensable au bon glissement, et un remodelage de l’os sous-chondral situé juste sous le cartilage.

Les articulations les plus souvent atteintes sont celles des mains, du rachis, des genoux, des chevilles et des hanches et cette pathologie se manifeste par des douleurs et des raideurs survenant lors de phases chroniques et de crises aiguës difficilement supportables. À terme, cela peut même engendrer une perte de mobilité chez certain·es !

Concernant les facteurs de risque, le vieillissement est l’un des principaux. En effet, si seulement 3 % des moins 45 ans ont de l’arthrose, 80 % des plus 80 ans sont touché·es. Outre la génétique et certaines autres maladies (articulaires et/ou osseuses), des désordres métaboliques jouent également un rôle important dans la survenue de l’arthrose et son développement.

Enfin, et c’est probablement ce qui intéressera le plus les lecteurs et lectrices de Sport et plein air, cette pathologie est aussi due à certaines anomalies anatomiques, à des traumatismes subis et parfois mal-soignés et à des excès de pression sur les articulations. Excès de pression causés par une surcharge pondérale, le port fréquent de charges lourdes ou la répétition de mouvements répétitifs au travail et, bien sûr, une activité physique et sportive inadaptée…


Pour soulager, limiter…

Pour soulager la douleur provoquée par l’arthrose (diagnostiquée après un examen clinique et une radiographie), passer par la case médicaments est parfois essentiel. « Parmi les antalgiques prescrits, le chef de file est le paracétamol », précise l’Inserm.

« Mais d’autres molécules sont disponibles. »

Lors de crises aiguës, la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens est en effet très utile. Ils peuvent être administrés par voie orale, appliqués sur la peau via une pommade ou un gel et même directement injectés dans l’articulation !

Il arrive néanmoins que ces infiltrations, dont il ne faut pas abuser (Sport et plein air parlait d’ailleurs de cela dans son numéro de mai 2022), ne suffisent pas chez les personnes souffrant d’arthrose de la hanche ou du genou et que la pose d’une prothèse devienne inéluctable.

Enfin, de nouveaux traitements (stimulant la production de cartilage, remodelant l’os sous-chondral ou introduisant des greffes de cellules dans l’articulation pour réparer des lésions…) sont à l’étude, mais leurs résultats sont rarement prometteurs ou pas encore disponibles.

Concernant la limitation de la progression de l’arthrose, ce sont des mesures non médicamenteuses qui sont proposées. Cette maladie pouvant être liée à des désordres métaboliques engendrés par l’obésité (et des pathologies qui en découlent à l’instar du diabète ou de l’hypertension artérielle), une perte de poids est ainsi très utile pour enrayer son développement.

L’Institut national de la santé et de la recherche médicale recommande aussi d’« éviter de porter des charges lourdes », d’« avoir une alimentation équilibrée et diversifiée » et de « pratiquer une activité physique régulière et d’intensité modérée en dehors des poussées inflammatoires ».

Si tout dépend évidemment de la localisation de la maladie et de son grade (allant de un à quatre), le Centre de médecine du sport et de l’exercice de la Clinique La Colline (Genève) conseillait également, dans un numéro de la Revue médicale suisse paru en 2012, aux patient·es arthrosiques de réaliser des « sports à faibles impacts et contraintes articulaires, dans l’idéal pratiqués de longue date et avec une technique appropriée ».

À noter que ces disciplines (golf, cyclisme, natation, ski de fond, aviron, escalade etc.), auxquelles doivent s’ajouter des exercices améliorant la force musculaire et la proprioception, peuvent être « remplacées » par des adaptations de pratiques ayant de très fortes contraintes articulaires (sports collectifs de balle, de raquettes ou encore de combat). Football qui se joue en marchant et sans contact, le walking foot permet par exemple à des féru·es de ballon rond touché·es par de l’arthrose de poursuivre leur passion sans aggraver leur pathologie…

… et pour prévenir !

S’il est possible de limiter la progression de l’arthrose, on peut également prévenir son apparition ! Une des premières choses à faire est de ne pas être en surcharge pondérale en adoptant une alimentation équilibrée et diversifiée et en réalisant une activité physique et sportive régulière. « Maintenir l’IMC [indice de masse corporelle servant à estimer la corpulence d’une personne] en dessous de 25 serait susceptible de réduire l’arthrose de 27 à 53 % », détaillait le Centre de médecine du sport et de l’exercice de la Clinique La Colline dans la Revue médicale suisse.

On l’a vu quelques lignes plus haut : certaines disciplines ont de très fortes contraintes articulaires. La logique voudrait qu’on recommande d’éviter ces pratiques, mais « chacun sait que le sport est source de bienfaits », rappelait le rhumatologue Richard Treves dans un article du Figaro de 2011. Il est donc plutôt conseillé aux amateurs et amatrices d’activités collectives de balle, de raquettes ou de combat d’alterner leur passion avec des sports moins traumatiques et/ou des exercices permettant le maintien ou l’amélioration de la force musculaire et de la proprioception. En particulier chez les adolescent·es en pleine phase de croissance…

Les sportif·ves ont tout intérêt à s’échauffer sérieusement avant le début de leur entraînement ou de leur compétition et à s’hydrater correctement pendant pour ne pas risquer des traumatismes (fractures, entorses ou encore luxations) provoquant de l’arthrose. Et il est également important que ces dernier·ères « soient régulièrement examinés », poursuit le professeur Treves.

« Il peut en effet préexister, avant l'entrée dans l'activité sportive, une articulation mal formée. »

Une « dysplasie » ou « dysmorphie » qui accélèrera la survenue de la maladie.

Pour tenter de prévenir l’arthrose, il est enfin impératif d’acquérir les bons gestes techniques dans son activité (la bonne foulée en course à pied, le bon « shoot » au basket ou le bon coup droit au tennis) et évidemment d’opter pour des chaussures et du matériel de qualité…


 

Dépression : Le sport plus efficace que les médicaments ?

Dans le monde, des centaines de millions de personnes souffrent de dépression. Se manifestant principalement par une humeur morose et une perte de plaisir dans ses activités habituelles pendant au moins deux semaines consécutives, ce trouble mental est principalement traité par des psychothérapies et des médicaments. Mais les conclusions d’une récente étude menée sur près de 130 000 participant·es par des chercheurs et chercheuses australien·nes, et publiée dans le British journal of sports medicine, montrent que les activités physiques et sportives donneraient de meilleurs résultats… « Parmi les pratiques intéressantes on retrouve la marche, le yoga, ou le fitness », précisait un article de 20 minutes (03/03/23) portant sur l’étude. « Les chercheurs précisent que ce sont les protocoles d’une durée de douze semaines ou moins qui ont été les plus efficaces (...) tout comme les exercices d’intensité élevée. »

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