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International l 2008 : Premiers JSM à Rimini...

Si les prochains JSM de la CSIT vont se tenir début septembre en Italie, sa toute première édition a eu lieu il y a maintenant quinze ans… L’occasion de revenir sur ce grand rassemblement sportif international organisé à Rimini, déjà de l’autre côté des Alpes, ainsi que sur la place que la FSGT y avait prise.


Les Jeux olympiques n’ont pas le monopole des grands rassemblements internationaux multisports ! Entre les deux guerres mondiales, l’Internationale rouge des sports, basée en URSS, mettait par exemple en place des compétitions appelées « Spartakiades ». De son côté, l'Internationale sportive ouvrière socialiste possédait également ses propres olympiades.

Se réclamant d’une filiation historique avec cette dernière, la Confédération sportive internationale travailliste et amateur (CSIT) est officiellement née en 1946 et se compose « quasi exclusivement de fédérations ouvrières socialistes ou social-démocrates », souligne l’historien Fabien Sabatier dans la revue Cahiers d’histoire. Nourrissant l’ambition de tenir des épreuves d’ampleur en plus de ses traditionnels Championnats mondiaux par activité, elle profitera de la fin de la guerre froide et de la recomposition du champ sportif international pour lancer les Jeux sportifs mondiaux (JSM).

Organisée à Rimini (Italie) du 29 juin au 6 juillet 2008, la première édition de ces Jeux constitue un enjeu important pour le mouvement sportif populaire… Dans un article de L’Humanité paru au lendemain des JSM, ces derniers sont justement présentés comme les représentants d’une « autre idée du sport » servant à « promouvoir l’amitié entre les peuples ».

Le défilé des athlètes des pays participants aux Jeux dans les rues de la ville italienne lors de la cérémonie d’ouverture participera toutefois à un certain effet miroir avec les JO… « Je me suis vue un court moment à Pékin [où se dérouleront les Jeux olympiques estivaux quelques semaines plus tard] », notait ainsi Josette Savoldelli, responsable de la Commission fédérale d’activité (CFA) pétanque et membre de la délégation FSGT, dans un numéro de Sport et plein air (SPA) consacré aux JSM (septembre 2008).

Cette comparaison sera réalisée à plusieurs reprises dans les colonnes de la revue fédérale. Tout en insistant évidemment sur la différence profonde entre les valeurs propagés par les deux événements :

« À presque un mois des JO de Pékin, des sportifs étudiants, travailleurs, chômeurs ou retraités se sont ainsi retrouvés pendant une semaine pour des jeux populaires. Un ensemble de compétitions où la rencontre humaine prend le dessus sur le résultat sportif. »

Dans un autre article de L’Humanité (30/06/08), Lydia Martins-Viana, alors coprésidente de la Fédération et membre de sa Direction nationale collégiale, allait aussi dans ce sens en évoquant « l’envie de montrer, un peu à contre-courant de la tendance, que, si l’on respecte une certaine philosophie, le sport peut rester une belle chose, loin de toutes les dérives actuelles liées à la surabondance de l’argent ».


300 sportif·ves FSGT à Rimini !

Pour cette première édition des JSM, les organisateurs et organisatrices de la CSIT et de la fédération italienne hôte (l’Unione italiana sport per tutti) espéraient des milliers d’athlètes issu·es de 22 pays (l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, la Finlande, la France, Israël, la Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, le Portugal, la Russie, l’Algérie, l’Angola, le Maroc et Sénégal, le Brésil, le Costa Rica le Mexique et l'Inde) et environ 3 000 seront finalement présent·es !

Un sacré exploit, même si certaines délégations comme celles de l’Algérie ou de l’Inde ne réussiront malheureusement pas à obtenir leurs visas à temps… « Ce qui ne serait pas le cas pour des sportifs de haut niveau participant à des Championnats du monde ou aux Jeux olympiques », déplorait la FSGT dans le numéro spécial JSM de SPA.

Ayant toujours considéré la dimension internationale comme étant très importante dans sa politique sportive, la Fédération avait évidemment fait le déplacement en Italie. « Le sport en général et le sport de compétition en particulier ne peuvent progresser qu’avec des confrontations, des échanges d’expériences pour s’enrichir mutuellement et pour évaluer sa propre activité comparée à d’autres », indiquait René Moustard, ancien président de la FSGT, dans Sport et plein air.

« D’où l’intérêt d’articuler l’activité interne à notre Fédération (ses épreuves fédérales) et l’activité internationale. Ce qui a été vécu à Rimini pousse à continuer pour préparer de nouveaux rassemblements, mais des conditions doivent être réunies pour avancer. »

Au total, la délégation FSGT pour les Jeux comptait environ 300 personnes âgées de 13 à 83 ans (dont 45 % de femmes), venues de 31 Comités départementaux et inscrites dans douze disciplines : athlétisme, basket-ball, beach-volley, échecs, football, gymnastique, judo, natation, pétanque, tennis, volley et pratiques des plus de 50 ans.

Mais avant de se rendre de l’autre côté des Alpes, les sportifs et sportives de la délégation fédérale avaient notamment dû être sélectionné·es par les différentes CFA. Et à chaque Commission son mode de fonctionnement… Du côté du foot par exemple, une « sélection de joueurs des équipes FSGT du Comité du Finistère s'est retrouvée, le week-end de Pâques, dans la banlieue de Toulouse, pour un Rassemblement fédéral », expliquait un article du Télégramme d’avril 2008. « Le but de cette manifestation était de constituer une équipe fédérale (...) pour participer au Championnat de la Confédération sportive internationale travailliste et amateur. Sept joueurs du Finistère ont été retenus pour cette équipe fédérale. »


Des échanges intenses

Cette première édition des JSM fut bien évidemment rythmée par les nombreuses compétitions proposées et les exploits des sportifs et sportives FSGT. Dans le SPA de septembre 2008, la Toulousaine Muriel Zwierniak racontait justement ceux des deux équipes de la Fédération engagés dans le tournoi de basket-ball :

« On se rappellera pour toujours du match héroïque des garçons contre le Mexique, la foule de supporters déchaînés qui les a hissés à bout de bras ». Sans oublier la « médaille de bronze des filles, arrachée aux Lettones le dernier jour avec l’arrivée surprise des garçons à 2min30 de la fin du match ! »

« Cette médaille, on en est particulièrement fier », poursuivait-elle.

« Elle est aussi dédiée à Bruno, notre coach, qui n’a hélas pas pu nous rejoindre en Italie au dernier moment. Enfin, l’intensité des échanges avec les autres pays et avec les diverses délégations, était au-delà de nos espérances. »

« On réalise qu'on est vraiment dans une fédération omnisports », retenait de son côté Karima Bellili, licenciée à l’Athlétisme Le Bourget Drancy Dugny olympique (Seine-Saint-Denis), dans Sport et plein air.

« Sur le plan humain, c'est l'occasion de retrouver les autres athlètes de la délégation, mais aussi d'autres nations. Avec les Portugais, par exemple, nous avons discuté de tout ce que nous avons fait pendant l'année en athlé. »

Enfin, ces Jeux ont également permis aux délégations de croiser leurs vécus dans certaines disciplines ou de présenter des pratiques innovantes. Référente des licencié·es de plus de 50 ans au sein de l’Unione italiana sport per tutti, Anna Elisabeth Kooreman s’en était d’ailleurs ouverte auprès de SPA :

« La motivation principale est l’échange des expériences. Nous avons décidé de commencer avec très peu de nations : la France, le Danemark, l’Autriche et l’Italie. Ceci afin de voir l’intérêt et l’impact que cette expérience aurait sur les unions. Toutes ont une pratique assez semblable et elles sont toutes basées sur le respect du rythme et du corps de chacun. Vu l’enrichissement de ces rencontres, nous souhaitons, pour les prochains Jeux, les ouvrir à plus de pays. »

En espérant donc que la prochaine édition de ces JSM, prévue en septembre prochain à Cervia (Italie), se révèle aussi riche en émotions, en partages… et en médailles tricolores !

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