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Plongée dans le passé…

La FSGT a contribué au développement de la plongée sous-marine. Un rôle spécifique qui a fini par lui garantir la reconnaissance des pouvoirs publics.

1971, démarrage des activités subaquatiques en piscine dans les Bouches-du-Rhône.
1971, démarrage des activités subaquatiques en piscine dans les Bouches-du-Rhône.

L’humanité n’a pas toujours regardé que vers les étoiles. Elle a également désiré explorer les merveilles cachées sous la surface des mers et des océans, la curiosité l’emportant toujours sur la crainte des monstres des profondeurs.


Afin de dépasser les limites imposées par l’apnée, les tentatives et les expérimentations s’avérèrent nombreuses au fil de l’histoire. Aristote compare ainsi les dispositifs respiratoires utilisés par des plongeurs à une trompe d’éléphant. En 325 avant JC, Alexandre le Grand essaya d’employer une cloche de plongée dénommée Colympha, sans grand succès. Au 16e siècle, Léonard de Vinci esquissa plus intelligemment le premier tuba. Toutefois, la véritable bascule se produisit avec l’invention du scaphandrier au 20e siècle et sa commercialisation hors du champ militaire ou utilitaire à partir de 1946.


À cette époque, la FSGT est alors en pleine reconstruction. Pourtant, malgré un coût onéreux et des impératifs techniques (un apprentissage minimum, l’obtention d’un brevet...), elle s’empare de cette nouvelle activité. Dès 1948, un premier club naît du côté de Marseille.


Plusieurs obstacles se dressaient néanmoins devant la diffusion de ce sport si singulier au-delà d’un cercle de passionné·es, plus ou moins fortuné·es ou célèbres (on songe évidemment à Jean-Jacques Cousteau).

 

Il s’est donc rapidement imposé, à l’instar de l’escalade qui s’invitera dans les villes, de développer la pratique en dehors de ses milieux naturels pour construire une véritable audience populaire.

 

L’implantation de la plongée en région parisienne, à partir de la fin des années 1960, constitua, de ce fait, une étape importante qui s’appuya essentiellement sur de grands clubs omnisports - à Bagneux puis Montreuil, Bagnolet ou encore Vitry-sur-Seine - et sur de gros clubs corporatifs reposant sur des comités d’entreprise dynamiques et solides économiquement (Caso Sud-Aviation, Thomson radar, Dassault sport...). 


L’aventure du Red star club de Montreuil affichait, de ce point de vue, des allures quasi-romanesques. « Le Stade nautique Maurice Thorez fut créé (en 1967), pour l’équipe de France de plongeon », nous racontait Sport et plein air en 2011.

« Des plongeoirs jusqu’à dix mètres de haut, une profondeur de six mètres sous l’eau, luxe rarissime, des volumes qui évoquent plus un centre de loisirs géant qu’un bassin de quartier… Un écrin dans lequel les plongeurs (ceux avec masques et bouteilles) n’avaient pourtant pas droit de cité. »

Pourtant, continue la revue, « la légende raconte qu’en mai 1968, la grève des agents d’entretien allait permettre à toute une flore d’algues de se développer au fond de l’eau. Et ce furent les plongeurs qui nettoyèrent la piscine, y gagnant ainsi leur place. »  


Il restait à donner un sens à la plongée FSGT en plein essor. En 1981, Sport et plein air en énonçait clairement l'enjeu : « parvenir à en faire une activité plus accessible, plus populaire ». 


L’une des priorités se focalisa d’abord sur la formation et, en conséquence, la reconnaissance officielle de l’expérience de ses clubs, socle indispensable pour mener ensuite une politique autonome et spécifique. Une victoire obtenue en 1982. La FSGT devint, en dehors naturellement de la Fédération française d’études et de sports sous-marins, la seule fédération habilitée à délivrer des brevets de plongée (pratiquant·es et encadrant·es) en France.


Toutefois, au-delà de la bénédiction institutionnelle, le sport populaire tenait à cultiver son originalité, insistant, dans le respect des règles de sécurité, sur l’autonomie du plongeur ou de la plongeuse, ainsi que sur l’importance de la vie associative et du bénévolat. Et cette démocratisation ne s’effectua pas sans embûches sociétales ni obstacles internes... 

 

Fidèle à ses valeurs, la plongée FSGT s’est aussi très tôt interrogée sur les spécificités du public visé ou touché, et notamment les enfants.

 

En 1997 dans Sport et plein air, Jean Charpentier, de l’Entente sportive de Vitry-sur-Seine, se rappelait les premières discussions à ce sujet alors que « seuls quelques enfants de plongeurs suivaient des cours peu adaptés et le matériel (masque, tuba, combinaison) l’était encore moins, aucun constructeur ne s’était penché sur cette question ». 


La commission sportive fédérale de l’activité décida de marquer sa différence. De la sorte, alors que la fédération délégataire, invoquant des raisons médicales, décidait de fixer l’autorisation à partir de huit ans, la FSGT n’imposa aucune limite. « La découverte de la plongée par un enfant motivé, quel que soit son âge, est un moyen merveilleux de découverte de son propre corps et du monde aquatique », précisait Jean Charpentier en 1997.

« À tous les acteurs de cette nouvelle discipline d’inventer des méthodes et les moyens appropriés aux enfants d’âge et de développement psychomoteur variés. » 

Le positionnement fédéral n’était néanmoins ni figé ni sectaire. Pour preuve, le rapprochement avec la structure commerciale Padi (Professional association of diving instructors), la plus grande organisation internationale de formation à la plongée sous-marine de loisir, afin de rendre l’approche de la fédération « en cohérence avec les logiques de la plongée mondiale », de « permettre une meilleure reconnaissance de ses plongeurs à l’étranger » et de « recevoir facilement les plongeurs du monde entier en faisant valoir ses différences pédagogiques et les spécificités de ses qualifications » (communiqué FSGT 2012).


La plongée fut confrontée, rétrospectivement, à un certain nombre de problématiques, désormais d’une actualité brûlante. D’abord, la façon dont une activité de nature peut et doit respecter son environnement. Ensuite, la manière dont l’essor du loisir peut servir de support et, paradoxalement, favoriser la commercialisation de l’activité au détriment de l’associatif.


Autant de questions qui ne doivent pas faire oublier à quel point le sport populaire a contribué au développement de cette discipline dans notre pays, elle qui compte aujourd’hui plusieurs centaines de milliers de plongeur·ses. Une petite précision pour toutes celles et tous ceux qui doutent (encore) de l’utilité de la FSGT dans le sport français.

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