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Pour un financement public du sport à la hauteur des enjeux

Dernière mise à jour : 3 juil.

Lettre ouverte de la ligue Île-de-France FSGT...

 

© Marianne Russias
© Marianne Russias

Le 8 septembre 2024, les JOP de Paris se sont achevés, laissant derrière eux des images fortes, des exploits sportifs et l’espoir d’un héritage durable pour le sport en France. Ces Jeux ont réaffirmé l’importance des activités physiques comme vecteur d’inclusion, de santé publique et de cohésion sociale. Pourtant, quelques semaines seulement après ces événements historiques, le budget des sports pour 2025 subissait une coupe drastique de 20 %. Cette réduction met en péril l’accès aux activités physiques pour toutes et tous, fragilisant des milliers d’associations, d’emplois et de dispositifs d’inclusion.

 

Illustrations alarmantes 

 

Cette décision d’austérité intervient alors que les collectivités territoriales, premiers financeurs publics du sport, sont, elles aussi, contraintes à des économies massives. La suppression de 100 millions d’euros de subventions en Pays-de-la-Loire ou encore les alertes des associations du Val-de-Marne sur les impacts sociaux dramatiques de ces restrictions en sont des illustrations alarmantes. Si les crédits pour le sport de haut niveau sont préservés, ce sont les acteur·rices du sport pour tou·tes qui en paient le prix. Nous assistons à une baisse des moyens pour les clubs et leurs bénévoles, pourtant à la base du maillage sportif national, une diminution des fonds pour l’aménagement des infrastructures et l’accès à la pratique sportive et une réduction du financement des dispositifs d’inclusion par le sport et de prévention-santé.


Promesses sans financement

 

Les JOP de Paris 2024 ne doivent pas rester une simple parenthèse, mais devenir un véritable levier pour le développement de la pratique sportive pour toutes et tous. Il serait inacceptable que cet héritage se résume à des installations sans moyens pour les faire vivre et à des promesses sans financement pour les concrétiser. L’État ne peut pas se satisfaire d’avoir organisé les Jeux sans donner les capacités d’un réel changement pour le sport en France.

 

Solutions concrètes  

 

Face à cette situation, nous réclamons un véritable plan de soutien aux activités physiques pour toutes et tous, avec des mesures à la hauteur des enjeux sociaux et sociétaux. Le mouvement sportif et les collectivités ont proposé des solutions concrètes à plusieurs reprises. Pourtant, elles n’ont pas été retenues. Nous demandons leur mise en œuvre, dans le cadre d’un dialogue constructif avec l’État et les collectivités, afin que les activités physiques soient considérées comme une priorité et non comme une variable d’ajustement budgétaire. Actuellement, le sport ne représente que 0,2 % du budget total de l'État, une proportion nettement insuffisante au regard des enjeux et des bénéfices qu’il apporte à la société. Nous appelons donc à porter ce budget à 1 %, en excluant les dépenses liées aux futurs JO d’hiver 2030, afin de garantir un financement à la hauteur des ambitions affichées lors des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Passer de 0,2 % à 1 %, c’est passer de 800 millions à quatre milliards d’euros. Investis dans les activités physiques, ces derniers permettraient de générer 520 milliards d’euros d’économies directes et indirectes sur la dépense publique selon une étude du cabinet Pluricité et du Centre de droit et d’économie du sport commandée par l’Observatoire des métiers du sport. Nous demandons donc la sanctuarisation et l’augmentation des budgets alloués aux activités physiques - en portant le budget du sport à 1 % du budget total de l'État, garantissant ainsi un financement stable et renforcé pour les associations sportives et l'accès à la pratique -, mais également le déplafonnement des taxes affectées - les recettes issues des paris sportifs, des droits TV et de la Française des Jeux devant être réinvesties dans le sport et non détournées pour combler la dette nationale - et un soutien renforcé aux clubs via l’augmentation des aides pour l'emploi sportif. Nous revendiquons aussi l'accompagnement du bénévolat et la simplification de l’accès aux financements publics, une politique territoriale équilibrée et concertée, en associant pleinement les collectivités et le mouvement sportif à la définition des priorités d’investissement, une reconnaissance des acteur·rices du sport, à travers l’instauration d’un véritable statut du bénévolat et le renforcement de la formation des éducateur·rices sportif·ves, et enfin le développement des heures d’EPS à l’école, au collège et au lycée pour améliorer la santé des jeunes et favoriser une culture sportive durable. Nos leviers d’action seront les suivants : la mobilisation citoyenne et associative basée sur des actions locales et nationales pour sensibiliser les pratiquant·es, les bénévoles et les clubs, l’interpellation des décideurs politiques en rencontrant les élu·es locaux·les, parlementaires et gouvernementaux·ales pour plaider en faveur d'un sport accessible à toutes et tous et le soutien des collectivités territoriales avec la mise en place d’un cadre de concertation structuré entre l’État, les collectivités et le mouvement sportif.

 

Se mobiliser

 

Les activités physiques sont un levier fondamental pour la santé, l’éducation et la cohésion sociale. La ligue Île-de-France FSGT appelle l’ensemble des acteur·rices du mouvement sportif, des collectivités et des citoyen·nes à se mobiliser pour un financement public du sport à la hauteur des enjeux. Nous exhortons le gouvernement à revoir ses priorités budgétaires et à investir significativement dans les activités physiques, afin de bâtir une société plus active, saine et solidaire.


 

Des soutiens témoignent

 

La lettre ouverte de la ligue Île-de-France FSGT a déjà reçu de nombreux témoignages de soutien, preuve de l’inquiétude qui existe actuellement au sein du mouvement sportif francilien. Parmi eux, Emmanuelle Bonnet Oulaldj, ancienne coprésidente de la fédération et bénévole au sein de l’Association sportive de la jeunesse du 12e (Paris) fait par exemple part de sa préoccupation : « Quand tout sera privé, on sera privé de tout ». Sylvie Monvoisin, de l’Association multisport d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), rappelle quant à elle l’importance de l’associatif, car « le sport est un vecteur d'intégration sociale, lutte contre l'isolement et permet aux adhérents d'améliorer ou de conserver leur capital santé le plus longtemps possible ». De son côté, Christine Paris, dirigeante de l’Arts et sports de Drancy (Seine-Saint-Denis), souligne à quel point « l’activité physique est essentielle pour l’émancipation, le bien-être, l’esprit d’équipe, la solidarité et le bien vivre avec les autres ». Hanbi Lee, du club d’escalade Grimpo6 (Paris), conclut donc logiquement sur la nécessité de soutenir un service public qui « permet de pratiquer le sport associatif, solidaire et inclusif, de tisser des liens, de créer une communauté et de l’entretenir. Cette pratique sportive non performative et non consommatrice est primordiale pour la santé physique et mentale de notre société. » 

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