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Sarthe l Le Comité 72 a rendu hommage à Auguste Delaune

En septembre dernier, la FSGT a célébré la mémoire d’Auguste Delaune à l’occasion du 80e anniversaire de sa mort. Mais cet ancien secrétaire général de la Fédération, décédé en 1943 après avoir été torturé par les nazis en raison de son implication dans la Résistance, a également été honoré par le Comité de la Sarthe ces dernières semaines…

Le 21 octobre dernier, la randonnée-hommage à Delaune a été conclue par des discours, dont celui de la coprésidente de la Fédération, devant une centaine d’élu·es et de militant·es syndicaux, politiques et du sport populaire. © Ivan Gache

Mais quel est le lien entre Auguste Delaune et la Sarthe ? Né en 1908 en Seine-Maritime, cet ouvrier-soudeur déménage en région parisienne en 1926. Militant communiste et devenu secrétaire général de la FSGT, il passe également par la Catalogne, lors de l’aventure (avortée) de l'Olympiade populaire de 1936, ou la Loire-Atlantique, où il est interné plusieurs mois après la défaite française de 1940.

Quand Delaune met les pieds dans le département sarthois, c’est en tant que membre actif de la Résistance. Trahi et victime d’un guet-apens le 27 juillet 1943, il est arrêté par la police du Mans. Ne livrant aucun renseignement, pas même sa véritable identité, à ses tortionnaires nazis, il décède quelques semaines plus tard, le 12 septembre.

Si la FSGT célèbre chaque saison le combat d’Auguste Delaune au niveau national, notamment à travers la mise en place d’une Coupe de France de football à 11 qui porte son nom, c’est aussi le cas du Comité de la Sarthe.

« Nous prenons part ou organisons plusieurs initiatives destinées à lui rendre hommage », confirme Gérard Paquier, son président.

« Il s’agit d’une période de l’histoire que certains ont tendance à oublier, mais le devoir de mémoire est toujours très important à nos yeux… Si on est libre aujourd’hui, c’est grâce aux sacrifices de toutes ces femmes et de tous ces hommes investis dans la Résistance ! Ayant participé à la naissance de la Fédération en 1934, Delaune avait d’ailleurs parfaitement compris l’importance de l’unité des organisations sportives ouvrières face à la menace fasciste. »

Trois initiatives

Cette année 2023 est celle du 80e anniversaire de la mort de Delaune. Les commémorations ont débuté le 27 juillet dernier au pont Coëffort du Mans, à l’endroit même où il avait été arrêté. Présent sur place, le Comité de la Sarthe en a également profité pour célébrer la mémoire de Gaston Fresnel, autre résistant que Delaune devait retrouver et qui a été tué pendant l’opération policière…

Quelques semaines plus tard, la FSGT 72 s’est retrouvée à Arnage. Disposant d’un complexe du nom de l’ancien secrétaire général de la Fédération, cette commune d’environ 5 000 habitant·es située au sud du Mans s’était associée au Comité du souvenir local pour mettre en place une cérémonie.

« Un hommage a été rendu à Auguste Delaune, Paul Boniface de son nom de résistant, 80 ans jour pour jour après sa mort, le 12 septembre 1943, sous la torture nazie », était-il précisé dans le Maine Libre quelques jours plus tard.

« Nommé secrétaire d’État par Léo Lagrange, il avait œuvré pour multiplier les équipements sportifs en France. »

Enfin, une ultime initiative s’est déroulée le 21 octobre. Proposée tous les ans par le Comité sarthois, elle consistait en une randonnée cycliste et une randonnée pédestre se terminant au pont Coëffort. « Si la rando cyclo a malheureusement été annulée en raison des mauvaises conditions météorologiques, près de 30 courageux se sont retrouvés pour marcher sur un parcours de 11,5 kilomètres », assure Gérard Paquier.

À l’arrivée, Emmanuelle Bonnet Oulaldj, la coprésidente de la FSGT, a prononcé un discours devant une centaine de militants politiques et syndicaux, d’élus et, bien sûr, de membres du Comité 72. Infatigables, plusieurs dizaines de ces dernier·ères se sont déplacé·es le lendemain à Chateaubriant. Une cérémonie rendant hommage à 48 otages fusillés le 22 octobre 1941, dont 27 dans cette ville de Loire-Atlantique, y était en effet organisée…


Antoine Aubry

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