top of page

Comités l Tour de France des pratiques partagées handi-valides FSGT

Dernière mise à jour : 3 avr.

Du Haut-Rhin à la Gironde, en passant la Loire et la Seine-Saint-Denis, on trouve des pratiques partagées dans la plupart des Comités départementaux FSGT. Initiées par les clubs, ces expériences ciblent différents types de handicap et obtiennent souvent de beaux résultats ! En voici quelques exemples…

En 2019, le Comité FSGT de Seine-Saint-Denis organisait le sixième Festival des pratiques partagées. © Louiz'art

Permettant à des personnes en situation de handicap et à des valides de réaliser des activités physiques et sportives ensemble, les pratiques partagées proposées dans les clubs FSGT sont fortement soutenues et valorisées par la Fédération. Et si elles ont été un peu mises à mal en raison de l’épidémie de coronavirus Covid-19, force est de constater que ces pratiques sont présentes (presque) partout !


Premier arrêt du côté de la Creuse et du Paradis de Pablo. Parmi les 70 membres de ce club d’équitation affilié à la FSGT depuis 2015 se trouve une vingtaine de cavaliers et cavalières non-valides avec des troubles très divers (mentaux, moteurs, cérébraux). « Certains avec des handicaps très lourds ont des créneaux rien que pour eux », précise Françoise Capazza, une de ses animatrices bénévoles.

« Mais les autres évoluent quant à eux avec les valides. »

Cette mixité est mise en place progressivement poursuit Françoise :

« Il faut d’abord que les cavaliers en situation de handicap acquièrent une certaine autonomie à cheval. Ensuite, on intègre un cavalier valide à leurs côtés puis le nombre augmente peu à peu. Cela marche très bien et notamment grâce au cheval qui crée un véritable lien entre ces pratiquants passionnés. »

Louna, jeune cavalière de 19 ans avec un syndrome d’Asperger (un trouble autistique) confirme :

« Faire de l’équitation me fait beaucoup de bien. »

Prenant tellement de plaisir, elle a même décidé de préparer un baccalauréat professionnel « Conduite et gestion d'une entreprise hippique » et fait actuellement son stage dans l’association !


En Gironde, Capp Glisse est un club FSGT (aussi affilié à la Fédération française de sport adapté), créé en 2014, spécialisé dans le ski partagé et qui accueille des personnes avec différents handicaps (moteurs, cérébraux, mentaux). Sur les pistes, ces dernières sont placées « dans des fauteuils conduits par 12 pilotes bénévoles spécialement formés par la Fédération et sont accompagnées lors des week-ends, environ six par an, par des membres de leur famille ou des amis », explique Michel Soubiran, son vice-président.


Hors période de Covid-19, c’est une quarantaine de non-valides qui profite de ces sorties lors desquelles les trois fauteuils bi-skis du club (dont un a été financé par le comité girondin) sont mutualisés et Myriam Saladin est l’une d’entre elles. « Je me déplace en fauteuil électrique et je m’étais dit que je ne ferai jamais de ski », témoigne-t-elle.

« Mais j’ai entendu parler de Capp Glisse il y a trois ans et ça a été une super découverte. La sensation de vitesse est très importante, mais les pilotes sont attentionnés. »

Cap en Auvergne-Rhône-Alpes et plus précisément dans la Loire où l’association Méli-Mélo accompagne des personnes avec des déficiences intellectuelles dans l’organisation de leurs loisirs. Le sport en étant un, c’est tout naturellement que Méli-Mélo a lancé le projet d’une équipe de football autoarbitré à 7 dans le championnat de la FSGT 42 en 2013.


Plus de sept années plus tard, c’est un succès ! « Encadrée par un éducateur sportif, une dizaine d’adultes compose l’équipe », indiquent d’une même voix Marie-France Rouchon et Didier Badura, la présidente et le représentant de l’asso. « Ils réussissent parfois à accrocher les équipes adverses qui les respectent beaucoup. Cela leur a permis de progresser, de s’ouvrir vers l’extérieur et certains jouent maintenant avec des valides en dehors de Méli-Mélo. »

Le Haut-Rhin fait figure de modèle

Ça bouge aussi beaucoup dans le Grand-Est ! Au niveau des pratiques partagées, on trouve de la marche nordique, des fléchettes et du tir sportif dans le comité départemental FSGT du Bas-Rhin et des sports de combats dans celui des Vosges avec le Galaxy Gym Épinal. Cette association compte 120 amateurs et amatrices de différentes pratiques de pieds-poings dans ses rangs dont 15 avec des handicaps physiques ou mentaux. Et tout ce beau monde « fait partie d’un seul et même club », insiste Jean-François Wust, son président.

« Les valides tournent régulièrement avec les personnes en situation de handicap et un de nos professeurs de boxe anglaise est même amputé d’une jambe depuis l'adolescence. Son appareillage spécifique lui permet de gommer ce qui pourrait apparaître comme une différence et c’est en réalité une force pour le club et pour lui-même... »

Mais dans la région, le Comité qui fait figure d’exemple à suivre est bien celui du Haut-Rhin puisqu’il est le seul à être doté d’une Commission pratiques partagées ! « La Commission a deux principaux objectifs », détaille Violaine Litzler, une des dirigeantes de la Société sportive ouvrière liberté d’Habsheim.

« Le premier est de sensibiliser les clubs et les commissions d’activités à l’accueil de publics en situation de handicap en leur sein en nous rendant à leurs assemblées générales. Le second est de recenser toutes les associations où il existe déjà des pratiques partagées, de voir leurs besoins et comment nous pouvons les aider. »

Aujourd’hui sont notamment proposés dans le comité : du badminton, du volley-ball, du tennis de table, de la plongée et du vélo partagé. Exemple avec l’ASCL de Montreux-Vieux, un club fort de 120 amoureux·ses de la petite reine qui, en 2015, a décidé de lancer du VTT partagé avec des jeunes d’un Institut médico-éducatif du coin géré par l’Association des papillons blancs d’Alsace. « Ils sont 14 âgés de 10 à 20 ans et cette expérience est extraordinaire », assure Gérard Berchiat, président du club haut-rhinois.


Après avoir appris à pédaler correctement vient le temps des sorties hebdomadaires puis celui des sorties mixtes avec des jeunes valides du club qui prennent le rôle de coach le temps d’une demi-journée. « Ils apprennent les uns des autres et certains jeunes ayant des déficiences motrices se sentent mieux physiquement grâce au sport », souligne Antoine Raspaud, éducateur à l’Institut.

« Sinon, cela permet à tous les jeunes de l’Institut d’être plus concentrés dans la vie de tous les jours et d’apprendre des règles de vie ou le respect de l’autre... Habitant des zones rurales, ils gagnent également en autonomie, comprennent qu’ils ont des qualités, même si elles sont différentes, et participent même à des championnats ! ».

La Seine-Saint-Denis très dynamique

Du vélo partagé, on en trouve aussi dans le Calvados avec Handuo Tandem Caen ! Affiliée à la Fédération française handisport et à la FSGT, cette association a été « créée en 2013 par une personne qui faisait du cyclisme avant de devenir aveugle et qui a souhaité reprendre la discipline aux côtés d’un valide en tandem », indique Jean Lenormand, son trésorier.

« Aujourd’hui, ce sont 15 non-voyants et une trentaine de pilotes qui réalisent des sorties régulières en vélo, mais également des randonnées et du kayak. »

S’il n’y a pas de cyclisme partagé dans le Comité de Seine-Saint-Denis, près d’une vingtaine de clubs de la FSGT 93 proposent déjà des activités regroupant valides et personnes en situation de handicap (d’une seule à une dizaine selon les associations) à travers des activités allant de la danse à la natation, en passant le volley-ball… Mais le Comité veut en faire plus !


« Les personnes en situation de handicap font partie de celles qui sont le plus éloignées des activités sportives et notre rôle est de réduire ces inégalités », précise Yohan Massot, chargé de développement à la FSGT 93.

« Pour cela, on a eu l’idée de mettre en place le Festival et le Gala des pratiques partagées en 2014 et 2016. Deux événements mobilisateurs réunissant des centaines de personnes à chaque édition et lors desquels nous faisons le lien entre le public de structures spécialisées, les scolaires, des dizaines d'assos sportives locales et départementales et les villes hôtes. »

Le but est de faire en sorte que des clubs participant à ces manifestations initient des pratiques partagées, mais aussi de créer une dynamique locale. Et, bonne nouvelle, c’est justement ce qui est en train de se passer à Stains ! « Stains, c’est la commune où a été organisé le premier Festival des pratiques partagées », explique Yohan.

« À la suite de cela, un gros travail a été enclenché entre le comité, la municipalité, le Conseil départemental, des structures spécialisées avec des jeunes ayant des handicaps mentaux et une classe d’un collège afin d’ouvrir un créneau de pratiques partagées dans l’établissement le lundi soir. Créneau animé par un éducateur spécialisé mis à disposition par la mairie, des enseignants d’EPS et les sections tennis, d’athlétisme et d’escalade du club omnisports de l’ES Stains affilié à la FSGT 93. »

Pour les grimpeurs et grimpeurses, ce fut « une expérimentation intéressante, deux gamins non-valides, dont un hémiplégique, nous ont notamment rejoints après s’être initiés dans le collège », note Alain Lévêque de l’ES Stains section escalade.

« On aurait dû la relancer cette année, mais le Covid-19 est passé par là... »

Ayant déjà annoncé la tenue de la septième édition du Festival des pratiques partagées le 6 mai prochain à La Courneuve sur son site fsgt93.fr, le Comité planche sur le lancement d’initiatives similaires à celle de Stains dans d’autres villes du département, 24 sont espérées d’ici 2024, et a même créé une formation spéciale pratiques partagées. À destination de personnes passant leur Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (Bafa) ou des bénévoles de clubs, une dizaine d’entre eux et elles issu·es de six clubs ont d'ores et déjà été formé·es…


De la Réunion aux Pyrénées-Atlantiques

D’autres expériences sont répertoriées en Île-de-France, île de la Réunion ou de beauté... De la boxe avec le Ring Parisien par exemple [présenté dans le podcast-vidéo Les 5’ de la FSGT confinée #1 sur la chaîne Youtube FSGT sport populaire], mais également du judo en Corse avec le SGT Borgo ou à la Réunion avec le Dojo Huang. Sur sa soixantaine de judokas, « dix, âgés de 5 à 15 ans, sont touchés par divers handicaps », note ainsi Théo Pitaval, éducateur au club réunionnais.

« Plusieurs d’entre eux ont intégré les cours aux côtés des valides et cela se déroule très bien... »

Les actions d’autres clubs avec des pratiques partagées avaient déjà été évoquées dans un précédent reportage de Sport et plein air (« Pratiques et bonheur partagés », octobre 2017) et celles-ci se sont développées… Dans le Val-de-Marne, le club des Tourterelles continue à mêler quinze enfants avec des troubles du comportement ou du langage aux côtés d’une quarantaine de valides dans ses activités multisports et « sensibilise aussi au handicap dans les écoles par le biais d’ateliers sportifs », explique Véronique Jacquet, sa présidente.

« Et on a même le projet de mettre en place un festival ! »


Fort d’environ 400 adhérents et adhérentes, le club omnisports des Pâquerettes (Neuilly-sur-Marne/Seine-Saint-Denis) se rend régulièrement dans les locaux de l’Association régionale de parents d'enfants inadaptés (Arpei) de Gagny pour faire de la danse partagée depuis 2014. À ce public composé de non-valides touchés par des handicaps mentaux s’est ajouté « une dizaine de jeunes avec des troubles similaires dans les cours de zumba, de zumba famille, de danse et en multiactivités enfants », souligne Fatima Bienvenu, sa dirigeante.


À Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, l’Association parentale nautique et d'éveil de l'enfant (apneepau.fr) propose notamment les activités familiales bébés-nageurs et « p’tits z’explorateurs » (de l’éveil psychomoteur) a plus de 1100 licencié·es. « On a toujours eu plusieurs familles avec des enfants en situation de handicap (moteurs pour la plupart, mais pas que) dans nos cours de bébés-nageurs et on devrait bientôt en voir d’autres rejoindre les p’tits z’explorateurs », confie Valéry Arramon, une des responsables du club.


Enfin, dans le Haut-Rhin, le Cyclo club Kingersheim (200 membres) lançait du tandem partagé en 2010 afin que des déficients visuels, guidé·es par des valides, puissent découvrir les joies du cyclisme. Onze ans plus tard, la structure (dont une de ses adhérentes est mise à l’honneur dans le portrait page ci-contre) ne se limite plus aux adultes (une quinzaine) et a même ouvert un créneau pour les enfants à l’initiative de Roger Frey, le responsable de la section tandem (par ailleurs également président de la Commission des pratiques partagées de la FSGT 68). Au nombre de huit, les bambin·es âgé·es de 10 à 13 ans sont guidé·es par des adultes dont leurs parents. Autant d’expériences qui seront probablement étudiées de près par l’Espace fédéral thématique des pratiques partagées de la FSGT qui vient de voir le jour afin de les reproduire partout en France !

bottom of page