« Des Estivales 2025 très enrichissantes ! »
- La rédaction

- 31 juil.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 août
Coordinateur général de la FSGT, Thomas Valle revient sur cette édition dédiée à l'égalité femmes/hommes dans le sport et la société.

Les Estivales, qu’est-ce que c’est ?
Rendez-vous annuel organisé par la FSGT pour ses militant·es bénévoles et salarié·es, les Estivales permettent de contribuer au projet fédéral en participant à une formation collective centrée sur une thématique transversale en lien avec le contexte politique, social et sportif. Le programme mêle apports de connaissances, échanges d’expériences, avec des travaux de groupes, et des temps en plénière, ainsi que des moments de pratiques sportives.
Peux-tu nous en dire plus sur l'édition 2025 ?
S'étant déroulées du 30 juin au 4 juillet à Carcans, en Gironde, les dernières Estivales ont rassemblé 31 participant·es, parmi lesquel·les figuraient des salarié·es du siège fédéral, des salarié·es et des bénévoles de comités départementaux, ainsi que des membres de commissions fédérales d’activités (CFA) et des membres de la direction fédérale collégiale. La parité femmes/hommes a été remarquable, avec 20 femmes présentes, et le comité de Gironde s’est notamment mobilisé en organisant une randonnée.
Quelle était la thématique ?
Ces Estivales portaient sur l’action en faveur de l’égalité femmes/hommes dans le sport et la société. Aujourd’hui, on parle de sport féminin ou de féminisation des pratiques. Cela revient à considérer que la pratique des femmes serait secondaire, voire inférieure. La féminisation, entendue comme l’augmentation du nombre de pratiquantes, conduit souvent à développer des activités dites spécifiquement féminines. À l’inverse, notre fédération a fait le choix d’une approche féministe : viser l’égalité réelle entre femmes et hommes. Ce choix s’inscrit au cœur de notre projet : rendre toutes les fonctions et tous les sports accessibles, sous toutes leurs formes, pour toutes et tous.
Quelles méthodes de travail avez-vous utilisées ?
Les Estivales ont été construites par un collectif composé de neuf personnes, salariées et bénévoles, dont sept femmes, et il a choisi de s'appuyer sur les méthodes d’éducation populaire afin de proposer une formation active et participative. Concrètement, cela s’est traduit par des lectures de textes, des visionnages des vidéos, des recherches et des quizz facilitant l’entrée des participant·es dans les différentes séquences. C’est une manière de faire que nous avons toujours adoptée aux Estivales. Mais sur un thème aussi sensible, où les vécus et perceptions peuvent varier, l’échange bienveillant est essentiel. Pour favoriser la prise de parole de toutes et tous, nous avons même, pour la première fois, mis en place des temps en groupes non mixtes. Nous avons également intégré deux séquences de pratique sportive autour de la pétanque, d’abord en mixité puis en non mixité, pour ensuite échanger collectivement sur les différences perçues entre ces deux moments de pratique.
Peux-tu nous nous donner des détails sur le déroulement de la semaine ?
Le programme était particulièrement riche. Nous avons choisi de partir du niveau macro, en nous rapprochant progressivement de la question de l’égalité femmes/hommes au sein de la FSGT, jusqu’à aborder des perspectives de travail pour la fédération. Le lundi, il nous a semblé important de construire un langage commun. Nous avons ensuite passé en revue les grandes évolutions des droits des femmes et de la pratique sportive féminine. Mardi, nous avons abordé les mécanismes de reproduction des inégalités dans la société en travaillant notamment sur les stéréotypes de genre, les mécanismes sexistes, les formes de socialisation genrée ainsi que sur la sexualisation de la société. Nous avons également analysé des données chiffrées concernant la pratique sportive féminine et la représentation des femmes dans les instances dirigeantes en France. Enfin, nous avons rappelé que la lutte pour l’égalité s’inscrit dans le combat de la FSGT contre les idées d’extrême droite, rappelant que celle-ci, par essence, ne peut être féministe. Mercredi, nous avons travaillé sur l’identification des freins à l’égalité femmes/hommes dans le domaine du sport. Nous avons ensuite abordé les expérimentations menées par la FSGT en analysant les différentes formes de pratiques sportives. Cela nous a amené à interroger les avantages et les limites de la mixité et de la non mixité dans les activités physiques. La journée s’est conclue par la projection d'un reportage qui met en lumière les freins à la pratique sportive égalitaire profondément enracinés dans notre société patriarcale. Le jeudi a été consacré à l’identification des leviers d’action pour tendre vers l’égalité femmes/hommes dans le sport, la vie associative, les pratiques et la gouvernance. Nous avons débuté par le questionnement des motivations d’engagement des participant·es en mettant en lumière les différences d’expériences selon le genre. La lecture de plusieurs textes a ensuite nourri une réflexion sur les axes possibles d’intervention : formation, communication et modes de fonctionnement autogestionnaire. Enfin, la journée s’est clôturée par une séquence sur la notion d’alliés et sur les rôles que peuvent jouer les hommes dans la construction de cette égalité réelle. Vendredi, la semaine s’est terminée par la définition des orientations et des premières actions concrètes qui serviront de base au projet de la FSGT en faveur de l’égalité femmes/hommes.
Quels ont été les retours des participant·es ?
La séquence de bilan du vendredi a permis un premier retour « à chaud », complété par un questionnaire envoyé la semaine suivante recueillant les impressions « à froid ». Dans l’ensemble, les retours sont très encourageants. Des mots forts, tels que « remise en question » ou « bouleversant », sont fréquemment revenus, signe de l’impact profond des Estivales et de leur pouvoir formateur. Ils témoignent également de la manière dont les représentations individuelles, souvent profondément ancrées, ont été interrogées et parfois bousculées. Nombre de participant·es ont salué la bienveillance collective, élément essentiel au bon déroulement de l’événement et condition sine qua non de sa réussite. Enfin, le retour sur les méthodes de travail est également très positif et la diversité et le dynamisme des formats proposés ont été largement appréciés.
Quelles sont les perspectives après ces estivales ?
Malgré les valeurs d’égalité et d’inclusion qu’elle véhicule, la FSGT affiche aujourd’hui un déséquilibre dans la répartition femmes/hommes : 32% de licenciées contre 68% de licenciés, un chiffre en dessous de la moyenne nationale. Ce déséquilibre se retrouve également dans les instances nationales (CFA), locales (comités et ligues), ainsi que dans les fonctions d’encadrement, de formation ou d’arbitrage. Consciente de cette réalité, la FSGT a décidé de faire de l’égalité femmes/hommes une priorité. Ce sujet a été intégré au plan d’action triennal adopté lors de l’assemblée générale de 2026. Dès la saison prochaine, un espace fédéral thématique (EFT) dédié à l’égalité femmes/hommes sera mis en place. Cet EFT rassemblera une diversité de profils – femmes et hommes, salarié·es et bénévoles – issu·es de l’ensemble des structures de la fédération, et sa mission principale sera de proposer un plan concret visant à renforcer l’égalité femmes/hommes au sein de la FSGT, tant dans ses pratiques internes que dans ses actions sportives.







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