top of page

International I « Palestine, construisons le sport populaire de demain »

Subissant l’occupation israélienne depuis plus de 70 ans, la Palestine subit actuellement une répression sans précédent. Impliqué·es dans un projet de solidarité internationale aux côtés de Palestinien·nes, des militant·es de la FSGT alertent sur cette situation et sur les conséquences qu’elle aura sur le développement du sport pour toutes et tous là-bas. Sport et plein air reproduit ici leur texte.

Fête de la joie, Hébron, 2021 © Tessa Polak

« Que toutes et tous apprennent et progressent en jouant au cours de leur pratique sportive est un droit fondamental que les organisations de solidarité internationale se doivent de faire avancer. Parmi toutes les formes de solidarité, politique, culturelle et économique qui s’expriment en faveur des droits du peuple palestinien, c'est là que se situe l’apport spécifique du sport populaire. Cet apport doit prendre en compte l’évolution dramatique de la situation en Palestine et être accompagné par un engagement fort de la FSGT et de ses militant·es pour exiger un cessez-le-feu immédiat, la justice et la fin de l’occupation israélienne.

L’article premier de la Charte internationale de l’éducation physique, de l’activité physique et du sport de l’Unesco du 17 novembre 2015, rappelle que le « sport est un droit fondamental pour tous ». L’occupation israélienne subie par la population palestinienne depuis plus de 70 ans vient bafouer l’accès à ce droit. En effet, les habitant·es de la Palestine sont contraints de développer des activités physiques et sportives dans des espaces restreints et limités.

Depuis le début du mois d’octobre 2023, les Palestinien·nes sont encore plus privé·es de ce droit en raison des attaques perpétrées par l’armée israélienne. Ainsi, comment développer le sport pour toutes et tous dans un contexte d’occupation rendant impossible l’organisation d’échanges ou d’activités sportives et l’accès aux infrastructures sportives ?


Le sport contre les injustices

Le sport populaire est engagé depuis plus 40 ans avec le peuple palestinien pour développer les activités physiques et sportives pour tous et toutes. Réussites, échecs, les clubs, les ministères, les villes, les petites associations de quartier, des femmes et des hommes… Des rencontres, des moments de partage, des discussions jusqu’au bout de la nuit, des repas, des cafés, des débats sur les règles du jeu, le nombre de joueur·ses en handball, sur comment organiser un marathon, un tournoi, une vie associative de l’autre côté de la mer.

Certain·es ici ou là parlent d’une FSGT Palestine. Là-bas, des jeunes, des femmes et des hommes, se reconnaissent dans ces valeurs qui ont fondé le sport populaire en France, un sport où tout le monde joue et progresse, un sport où l’on n’élimine pas les perdant·es. Et pourtant, en ce moment, un goût amer persiste chez des militants et militantes français·es. L’écoute des médias et de trop nombreux·ses dirigeant·es politiques génèrent une impression de coupure fraternelle avec les gens d’à côté alors que nous ressentions de plus en plus les ressemblances.

Un goût amer lorsque l’on entend les chiffres effroyables du nombre de personnes tuées par l'armée et les colons chaque jour à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem. Plus de 22 000, dont 17 000 femmes et enfants, en quelques semaines ! Ces victimes prennent parfois un nom, un visage, le neveu d’une animatrice, le cousin d’un animateur, les parents de…

Dans son histoire, le sport populaire a toujours su se lever contre les injustices. Aujourd'hui, l'ampleur de l'attaque contre la Palestine rappelle à nouveau à la FSGT ce qui a créé son origine et nourri son développement : le droit à l’accès au sport pour toutes et tous, mais également la lutte contre toutes formes de racisme et de fascisme et la solidarité avec les sportif·ves du monde.

Le silence des États, des grandes organisations, ainsi que de certains groupes politiques, devient assourdissant. Certain·es le réduisent à un parti pris, mais de quel parti pris parlons-nous ? Celui d’être pour les droits humains et contre la haine, celui d’être pour la paix et contre la guerre, celui d’être pour le droit à une enfance et contre celui des bombes ?

Les militant·es du sport populaire demandent qu’une grande mobilisation sportive s’organise pour le droit aux jeux, pour que le sport puisse être garanti pour tous·tes les enfants de Gaza et de Cisjordanie. Un droit humain fondamental que personne n’a le droit de supprimer.

En France, les militant·es FSGT vivent l’altérité, perçoivent la chance d’être né·es au bon endroit. Celles et ceux vivant de l’autre côté de la mer partageaient le même espoir d’humanité, de développement du sport, aimant se disputer sur la meilleure équipe de football, gagner une partie de tennis de table, courir, nager, faire du vélo… Or, les Palestinien·nes sont privé·es de tous leurs droits ; droit de vivre en sécurité, droit de liberté de circulation, droit à la santé et droit au sport et à l’éducation.


Le sport de demain

L’État d’Israël commet des exactions contre les Palestinien·es, en dépit des lois internationales. Des citoyen·nes israélien·nes résistent pour essayer de sortir de cette spirale, mais ils/elles ne sont pas entendu·es et sont même parfois jeté·es en prison. Le gouvernement actuel, sourd à la mobilisation mondiale pour un cessez-le-feu, continue son occupation meurtrière et laisse libre court aux attaques des colons.

La FSGT était en train de lancer la troisième phase de son projet de développement sportif en Cisjordanie et à Gaza. Aujourd’hui, les militant·es de ce projet pensent à l’avenir et la reprise de la vie. Le temps va être long pour panser les blessures et pouvoir à nouveau relancer une dynamique pour construire demain, mais la solidarité passe par cette force de permettre à l’autre de ressentir qu’il fait partie de la même humanité.

En ce moment, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, malgré cette occupation caractérisée par une répression violente, des arrestations, des assassinats, des destructions des maisons et des check-points, et malgré la peur permanente, des animations sportives continuent. Nous œuvrons ici en France pour que ces exactions meurtrières cessent, pour exiger un cessez-le-feu immédiat, la justice et la fin de l’occupation israélienne et que, le plus rapidement possible, nous continuions avec nos partenaires palestinien·nes à inventer le sport de demain.

Un sport de la réussite de tous et toutes, un sport où la créativité sera le moteur de la continuité du jeu, un sport qui n’a pas de frontière. Là-bas aussi, nous ferons vivre aux enfants une pratique émancipatrice pour construire un autre demain. »


Des militant·es FSGT engagé·es dans les projets de coopération en Palestine

bottom of page