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Sportif·ves, prenez soin de vos pieds

Dernière mise à jour : 3 juil.

Parties terminales des membres inférieurs, ils sont susceptibles de connaître différentes blessures... 

© Lucie Doyen
© Lucie Doyen

La HAS (Haute autorité de santé) a lancé, le 15 mai, un cri d’alarme : les entorses de la cheville sont trop souvent mal soignées, voire ignorées, comme si le temps allait finalement tout réparer. Ainsi, comme le souligne l’organisme public, « l’entorse de cheville est souvent banalisée par une grande majorité de la population qui méconnaît les risques de récidive et d’instabilité chronique, en l’absence d’une prise en charge appropriée ». Certes, elle peut se révéler bénigne en ne provoquant qu’une simple distension des ligaments. Toutefois, l’affaire tourne mal si ces derniers sont rompus. Petit rappel, à toutes fins utiles, des symptômes : le mécanisme de la lésion entraîne habituellement douleur, gonflement et difficulté à mobiliser l’articulation. Les lecteurs et lectrices comprendront sûrement de quel type de blessure il est question, instruit·es par leur propre expérience, puisque 6 000 entorses de la cheville sont recensées chaque jour, soit plus de deux millions par an.

 

Nouvelles recommandations 

 

Les conséquences pour l’usage du pied peuvent, de fait, s’avérer bien plus inquiétantes qu’on ne le pense. La HAS explique que « 40 % des personnes ayant subi un premier épisode d’entorse du ligament collatéral latéral de la cheville (ligament externe, le plus faible, NDLR) développeront une instabilité chronique ». Elle préconise donc de nouvelles recommandations : une consultation systématique immédiatement après l’incident ou l’apparition des premières douleurs pour éviter qu’« un nombre significatif de personnes vivent, dans les mois et années qui suivent l’épisode d’entorse, des symptômes persistants, notamment des symptômes résiduels d’instabilité, et des limitations d’activité telles que la pratique sportive ». Il se trouve que l’entorse est la première cause de blessure chez les sportifs·ves. Si le sport - de la marche nordique au bien nommé football, sans oublier la natation - n’est pas la seule cause, il est cependant souvent le principal accusé, à l’occasion d’un mauvais geste, d’un choc ou d’une chute. En outre, l’essor de pratiques en vogue comme le running, le trail, qui met à rude épreuve nos petits petons, ou encore la mode du padel contribue à amplifier le phénomène. Ces activités sollicitent intensément les chevilles, et souvent leurs adeptes, qui s’y adonnent en dehors du cadre associatif, ne maîtrisent pas les bases de l’échauffement ou les principes de précaution à suivre après un incident. La mobilité des personnes concernées peut se trouver irrémédiablement affectée et, par la suite, cela est susceptible de nuire à leur pratique, dont on sait les bienfaits pour la santé de tout un·e chacun·e. La liste des dangers qui guettent nos pieds ne se limite pas aux entorses, loin de là. De nombreuses autres formes de traumatismes les menacent. On se souvient, en mars 2024, du très médiatique combat de MMA entre Baki et Cédric Doumbé qui fut arrêté brutalement dans le troisième round après que ce dernier se soit plaint d’un morceau de verre enfoncé dans un orteil du pied gauche. Une occasion de souligner la nécessité de surveiller la qualité et la sécurité du matériel pour tout ce qui touche aux activités qui s’effectuent pieds nus. Une pratique trop intensive peut également provoquer, sur la durée, des fractures de fatigue ou traumatiques, notamment chez les coureur·ses ou les danseur·ses, et les luxations ou subluxations des orteils ou de la cheville sont courantes. Enfin, plus insidieux, il ne faut pas négliger le syndrome de stress tibial médial (périostite), c’est-à-dire une douleur diffuse à l’intérieur du tibia due à une mauvaise absorption des chocs au niveau de la voûte plantaire.

 

Ampoules très problématiques

 

Parmi les autres risques figurent aussi évidemment les ampoules. Paraissant anodines, elles peuvent pourtant s’avérer très problématiques. Pour rappel, il s’agit d’un soulèvement de la couche superficielle de l’épiderme qui forme un renflement rempli d’un liquide clair. Ce mécanisme de défense de la peau, en cas de frottements répétés, concerne évidemment les sportifs·ves. Prenons le cas du haut niveau pour l’illustrer. En 2019, le golfeur espagnol Pablo Larrazábal avait péniblement pris part au Championnat Alfred Dunhill en Afrique du Sud, donnant l’impression de souffrir le martyr durant sa prestation. La coupable ? Une ampoule au pied droit. Sur le site Runner’s world, Benjamin Chevalier, passionné de course à pied, détaillait sa préparation pour les éviter : « Les ampoules sont toujours douloureuses, exposées au risque d’infection, et retentissent inexorablement sur les performances. Pour cela, plusieurs produits et protocoles existent. Le plus efficace semble être de tanner ses pieds quelques semaines avant le départ (Tanopat, talc, jus de citron, entraînement pieds nus dans le sable…) et en parallèle d’appliquer une crème hydratante, comme la NOK d’Akiléine. » Dans la continuité des « pépins » peu ragoûtants, la pratique sportive peut aussi favoriser, dans certains cas, le développement de mycoses (formes d’infections fongiques), surtout si les conditions d’hygiène ou d’encadrement ne sont pas optimales. Les mycoses se développent particulièrement dans certaines zones du corps où la transpiration leur offre un environnement favorable (pieds, donc, mais aussi plis inguinaux, aisselles et sous la poitrine). Dans ce cadre, la première protection consiste évidemment en une hygiène stricte, au quotidien et surtout après la pratique : douche avec savon - en frottant, car le ruissellement seul ne suffit pas -, séchage soigneux et vigilance dans les espaces collectifs (port de tongs ou de chaussures en plastique pour accéder aux piscines ou gymnases). En cas de doute ou de gêne, il ne faut pas hésiter à consulter. Enfin, pour protéger au mieux nos pieds, le choix des chaussures est crucial, sauf, bien sûr, pour certaines disciplines comme le judo ou la natation. Un mauvais maintien, un amorti insuffisant ou une pointure incorrecte favorisent les traumatismes. Un matériel inadapté peut aussi expliquer les ongles incarnés, souvent provoqués par des chaussures trop étroites, ou le hallux valgus (oignon), aggravé par des tennis inappropriés. Moins connue, la métatarsalgie, douleur à l’avant-pied due à une surcharge répétée, est souvent liée à l’usage répété d’un mauvais chaussage. Sélectionner des chaussures adaptées à la morphologie de chacun·e et au sport pratiqué permet d’éviter cette pathologie. Enfin, ultime conseil pour préserver ses pieds : il faut savoir écouter son corps et moduler sa charge d'entraînement, en tenant compte du ressenti, surtout après une récente blessure.

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