top of page

Tout savoir sur l’arthrose & le sport 

Si l’activité physique est parfois la cause de cette maladie articulaire, elle permet également de soulager ses symptômes et de limiter son développement.

© Jérémy Deumié
© Jérémy Deumié

L’arthrose une des principales pathologies articulaires. Touchant environ une personne sur six en France, ce qui en fait un véritable enjeu de santé publique, sa prévalence augmente avec l’âge, notamment après 50 ans, et les femmes sont plus concernées que les hommes, en particulier après la ménopause. Il s’agit d’une maladie chronique dégénérative qui se caractérise par une usure progressive du cartilage recouvrant les extrémités des os au niveau des articulations. A mesure que le cartilage se détériore, les os finissent par frotter directement les uns contre les autres, provoquant des douleurs de plus en plus intenses. Au-delà de la souffrance, cette dégradation entraîne une perte de mobilité croissante, pouvant évoluer vers un handicap sévère, en particulier chez les personnes les plus âgées. Les zones fréquemment touchées sont les genoux, les hanches, la colonne vertébrale, les doigts, les épaules et les chevilles. Autant de parties essentielles à liberté de mouvement d’un individu.

 

Des modes de vie influents 

 

Les cause de l’arthrose peuvent avoir des origines très diverses. Si des facteurs génétiques ou héréditaires jouent souvent un rôle, les modes de vie influencent également son apparition. Ainsi, le surpoids ou l’obésité accentuent la pression sur les articulations, en particulier celles des genoux et des hanches, ce qui accélère l’usure du cartilage. Un autre facteur, souvent sous-estimé, concerne le travail : l’arthrose peut en effet être liée à l’activité professionnelle. Certains métiers physiques, comme ceux du bâtiment, sollicitent de façon répétitive les articulations ou exigent le port de charges lourdes, provoquant une détérioration prématurée des structures articulaires.

 

Le sport et l'arthrose 

 

Dans cette logique, la pratique sportive excessive ou mal encadrée peut aussi faire partie des facteurs aggravants. Les disciplines à forts impacts, comme la course à pied ou le football, sollicitent en effet intensément les articulations, encore plus quand les conditions (équipements, surface, etc.) sont inadaptées. Une mauvaise exécution des gestes, des postures incorrectes et un manque de récupération entre les séances freinent également la régénération des tissus articulaires, et les blessures - comme les fractures, les entorses ou d’autres lésions ligamentaires - peuvent affaiblir les articulations et augmenter le risque d’arthrose.

 

Bouger est capital  

 

Mais paradoxalement, le sport peut aussi être un allié précieux, voire indispensable, dans la lutte contre cette maladie. En respectant certaines précautions, l’activité physique cesse d’être un risque et devient un moyen efficace, et même agréable, de soulager les articulations. Aujourd’hui, les spécialistes sont en effet unanimes : une pratique physique régulière, bien adaptée et encadrée, est indéniablement bénéfique pour les personnes souffrant d’arthrose, surtout après 50 ans. Dans un article publié sur le média Notre Temps Santé en mai dernier, le professeur François Carré, cardiologue et médecin du sport au CHU de Rennes, expliquait : « C'est la meilleure façon de protéger ses articulations ». Il soulignait également l’évolution de la médecine, puisque désormais « le temps où l'on disait aux malades “reposez-vous” est terminé ». Le Pr Carré ne minore par moins les résistances face à cette évidence, y compris chez les premier·ères concerné·es : « On sait aujourd'hui qu'au contraire, lorsque l’on souffre d'une maladie chronique, bouger est capital. Il faut convaincre les patients, car souvent leur entourage pense l’inverse. » Marie Reboul, kinésithérapeute et formatrice en pilates, insiste aussi sur l’importance de l’activité physique face à l’arthrose : « C’est le premier médicament contre cette maladie. Elle ralentit sa progression et stimule la production de liquide synovial, qui lubrifie et nourrit l’articulation, réduisant ainsi la douleur. » Le tout contribue à rendre la vie plus agréable, car « plus on bouge, moins on a mal ».

 

Les autres bienfaits du sport

 

Le renforcement musculaire induit par l’exercice physique permet également de mieux soutenir les articulations, car des muscles plus forts absorbent une partie des contraintes mécaniques exercées sur celles-ci. Par ailleurs, l’activité physique améliore la posture, la coordination et la répartition du poids du corps, ce qui soulage notamment les hanches, les genoux et les chevilles. De plus, le sport joue un rôle antalgique important. L’activité physique stimule en effet la production d’endorphines, aidant ainsi à soulager la douleur, tout en améliorant la qualité du sommeil, essentielle au bien-être général. Enfin, chez les personnes âgées, fréquemment confrontées à la douleur et à la perte d’autonomie liées à l’arthrose, le danger de la sédentarité et de l’isolement est élevé. Or, la pratique sportive permet de renforcer le lien social, notamment à travers les activités collectives ou associatives.

 

Bien choisir sa pratique 

 

Bien sûr, il est crucial d’adapter l’activité physique. L’arthrose impose des choix de disciplines, et les sports à fort impact - comme la course sur sol dur, le football ou le tennis - sont généralement à éviter, car ils sollicitent de manière excessive des articulations fragilisées. À l’inverse, certaines pratiques douces sont recommandées : marche nordique, natation ou aquagym (la portance de l’eau réduisant les contraintes articulaires), yoga, pilates, taï-chi ou tout renforcement musculaire. Cela dit, il reste parfois possible de réaliser certains sports plus « classiques », à condition de respecter les limites de son corps en faisant évoluer les règles - comme avec le cas du walking foot, ce football qui se joue en marchant - ou de s’équiper de manière appropriée. Répondant à une pratiquante de badminton souffrant de gonarthrose (arthrose du genou) sur le réseau Ici Radio France en mai dernier, Jean-Bernard Fabre, docteur en sciences du sport, lui suggérait le port d’une genouillère pour « soutenir cette articulation en souffrance. En tout cas, cela va limiter l'impact du sport sur cette pathologie. » Il concluait cependant avec une mise en garde : « La genouillère ne fait pas de miracle ». En résumé : pratiquez, mais écoutez votre corps… et vos praticien·nes !


« On sait aujourd'hui, lorsque l’on souffre d'une maladie chronique, bouger est capital. Il faut convaincre les patients, car souvent leur entourage pense l’inverse. » Pr François Carré (Notre Temps Santé, mai 2025)

Comments


Commenting on this post isn't available anymore. Contact the site owner for more info.
bottom of page