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Obésité | Le sport contre le surpoids

Dernière mise à jour : 3 avr.

En France, près de 50 % de la population est en surpoids et 17 % en situation d’obésité… Si ces chiffres sont inquiétants, tant cette maladie chronique est dangereuse pour la santé, il faut aussi savoir que l’on peut la prévenir et la combattre grâce à une alimentation saine et bien sûr une activité physique et sportive régulière !

© Paul Burckel

Huit millions ! Selon des chiffres publiés en mai dernier par le Ministère de la santé et de la prévention, la France compte huit millions de personnes en situation d’obésité…


Correspondant à un excès de masse grasse dans le corps, cette maladie chronique « concerne aujourd’hui la quasi-totalité de la planète », assure l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) dans un dossier consacré au sujet sur son site Internet (inserm.fr).

« Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 39 % des adultes dans le monde sont en surpoids et 13 % sont obèses. Le nombre de cas d’obésité a presque triplé depuis 1975. »

Le diagnostic clinique de l’obésité peut passer par la mesure du tour de taille (plus de 100cm chez l’homme et plus de 88 chez la femme en dehors évidemment d’une période de grossesse), mais c’est surtout le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) qui est utilisé. Avec cette méthode, on divise le poids (en kg) d’une personne par le carré de sa taille (en mètres) pour estimer sa masse grasse.


Selon la classification de l’Organisation mondiale de la santé, on parle de « surpoids » lorsque l’Indice de masse corporelle est supérieur à 25, d’« obésité modérée » lorsqu’il dépasse 30, d’« obésité sévère » à partir de 35 et d’« obésité massive » à plus de 40.


S’il est toutefois nécessaire de rester prudent face à la lecture de ces indices (« certains individus comme des sportifs de haut niveau peuvent avoir un IMC élevé sans pour autant présenter d’excès de masse grasse », prévient ainsi l’Inserm), le problème n’est pas à prendre à légère car l’obésité entraîne de nombreux troubles de la santé (lire encadré p.15) et tue des millions de personnes dans le monde chaque année…


Prévenir l’obésité…

Les causes de cette maladie sont multiples. « Des facteurs génétiques interviennent parfois dans le développement de l’obésité », indique par exemple l’Assurance maladie sur son site Internet (ameli.fr).

« Ainsi, les enfants de parents obèses ont un risque plus important de développer un surpoids. »

Certaines pathologies à l’instar de l’hypothyroïdie (l’incapacité de la glande thyroïde à produire suffisamment d'hormones), les grossesses, la ménopause ou la prise de plusieurs médicaments favorisent aussi le surpoids et l’obésité, tout comme des facteurs psychologiques et le rythme de vie (troubles du comportement alimentaire souvent en lien avec des troubles anxieux et/ou dépressifs, diminution du temps de sommeil, arrêt du tabac, repas à des heures irrégulières etc.).


Mais la principale cause de l’obésité résulte d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses d’énergie chez un·e individu·e ! En clair : une alimentation trop grasse, trop sucrée, pauvre en fibres et issue de processus de transformation industrielle associée à de la sédentarité…


« Dans ces conditions, le corps développe sa masse grasse », précise l’Assurance maladie. « Celle-ci est constituée de cellules (appelées adipocytes) plus ou moins remplies de graisses. » Face au déséquilibre de la balance énergétique, les « adipocytes se remplissent de graisse et le surpoids apparaît ». Si le déséquilibre persiste, les « adipocytes se multiplient, ce qui amplifie la capacité de stockage de graisse de l’organisme et crée les conditions d’une prise de poids supplémentaire ».


Pour prévenir l’obésité, la solution passe par l’adoption d’une alimentation saine, en faisant notamment attention à la consommation des lipides totaux et de sucres et en consommant davantage de fruits et légumes, de légumineuses, de céréales complètes, de fruits à coques et de poissons et par la pratique régulière d’un sport dès l’enfance !


Concernant les activités physiques et sportives (APS), l’OMS conseille aux 5-17 ans d’en réaliser une heure par jour. Puisque seulement un·e bambin·e sur deux respecte ces recommandations en France à l’heure actuelle, il est utile de les inciter à prendre de bonnes habitudes au quotidien (délaisser la voiture et opter pour le vélo ou la marche quand cela est possible, organiser des activités physiques familiales le week-end, privilégier les escaliers aux ascenseurs ou encore limiter le temps passer devant les écrans…) et de les inscrire dans des clubs associatifs.


En effet, « de part leur diversité, les associations sportives tiennent une vraie place dans le processus de " remise en mouvement des jeunes " puisqu’elles permettent à ces derniers de prendre part à des pratiques très variées », estimait le professeur François Carré dans un article paru dans le Sport et plein air de novembre 2018.

« Et en dénichant une discipline qui lui plaît réellement, un enfant va plus facilement s’habituer à faire du sport. »

… et la combattre !

Les bonnes habitudes prises à l’enfance et la pratique d’une activité physique régulière (150 minutes par semaine) doivent évidemment se poursuivre lorsqu’on arrive à l’âge adulte, mais que faire si on a déjà un surpoids très important ?


Se restreindre au niveau calorique pour commencer à perdre des kilos en trop et faire du sport ! Mais la prudence s’impose… En effet, « une personne en situation d’obésité ne peut pas faire n’importe quel type d’activité, ou en tout cas pas du premier coup », affirmait la professeure Martine Duclos dans un article de Sport et plein air (janvier 2017).

« Un des premiers objectifs, c’est de remettre cette personne dans une bonne condition physique. Il faut donc commencer par évaluer sa condition et, en fonction, proposer une activité physique adaptée. »

Problème, certain·es malades sont parfois moqué·es sur les terrains de sport et peuvent être réticent·es à l’idée de s’y mettre (ou de s’y remettre). « Il y a une telle perte de confiance chez une personne obèse, une telle stigmatisation de la part des autres, parfois de son entourage le plus proche ou évidemment d’elle-même en se disant qu’elle est incapable de faire une pratique sportive », ajoutait la Pr Duclos.

« C’est pourquoi l’objectif parallèle au reconditionnement physique est celui de retrouver la confiance en soi. »

Pour y arriver, il est nécessaire d’inviter les personnes en situation d’obésité à choisir « des sports où il y a du collectif et où on peut s’amuser et prendre du plaisir, c’est très important », continue celle qui est cheffe de service de la médecine du sport au Centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

« Aussi essayer de trouver une qualité sportive qui pourrait les mettre en valeur pendant une pratique, où elles seraient plus fortes que les autres et pourquoi pas un exemple… Nous n’avons malheureusement peu ou pas assez considéré les activités physiques et sportives dans le cadre de l’obésité. Tout une éducation reste à faire ! »

 
L’obésité : à l’origine de nombreux troubles…

Se définissant par un excès de masse grasse dans le corps, l’obésité entraîne de nombreux troubles de la santé… Près de 50 % des cas de diabète de type 2, une hyperglycémie (c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang) chronique susceptible d’être à l’origine de graves complications (de la cécité à l’amputation des pieds en passant par l’infarctus), sont en effet imputables à un surpoids important. Environ 25 % des maladies cardiaques sont dues à l’obésité, et cette dernière accroît aussi le risque de dyslipidémie (taux trop élevé de lipides dans le corps provoquant par exemple des accidents vasculaires cérébraux), de maladies du foie, de maladies rénales et de cancers (de 7 à 41 % des cas selon les localisations). Elle est également à l’origine de « maladies respiratoires, ainsi que des troubles hormonaux (perturbation des cycles menstruels chez la femme) ou encore des maladies articulaires, telles que l’arthrose, en raison de la surcharge sur les os et articulations », liste l'Inserm dans un dossier consacré au sujet sur son site Internet (inserm.fr). Enfin, l’obésité est « associée à un risque accru de reflux gastroœsophagien, de problèmes dermatologiques, d’insuffisances veineuses cutanées », et il faut souligner le « retentissement psychologique et social de la maladie dans une société très axée sur le culte de la minceur ».

 

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